Chronique : Profitabilité en baisse pour certains assureurs du Golfe Persique

Arabie saoudite

Pour certains des six marchés de l’assurance du Conseil de Coopération du Golfe (CCG, qui comprend les Emirats Arabes Unis, l’Arabie Saoudite, le Qatar, le Koweït, Oman et le Bahreïn), nous constatons un fléchissement de la profitabilité, bien que tous se maintiennent au-dessus du seuil de rentabilité.

Les économies du CCG ont ralenti au cours des deux dernières années en raison de la réduction du nombre de projets gouvernementaux due à la baisse du prix du pétrole. Toutefois, dans la mesure où la faible consommation des ménages et le besoin des entreprises de réduire les coûts vont persister en 2019, un éventuel retour à la hausse du PIB pourrait ne pas se traduire par une croissance des primes.

Les principaux facteurs qui menacent les résultats des assureurs en 2019 sont la concurrence accrue sur les marchés de l’assurance de la région, des coûts d’exploitation plus élevés et des résultats d’investissement plus faibles en raison de la volatilité des marchés d’actions et de la chute des prix de l’immobilier.

À cela s’ajoute la nécessité d’accroître le niveau des provisions dans le cadre d’une réglementation et de normes plus strictes.
En effet, en vertu de la nouvelle norme comptable (IFRS 9), les assureurs sont désormais tenus d’appliquer une méthode de provisionnement plus prospective prenant également en compte la provision pour pertes sur prêts, ce qui devrait induire une augmentation du niveau de provisions pour 2019.

Au cours des derniers mois, nous observons un nombre croissant d’assureurs incapables de faire face à la forte concurrence ou à une réglementation plus stricte. La hausse du nombre d’opinions d’auditeurs assorties de réserves, voire même de suspensions temporaires de licences, en témoigne. Ces signes mettent en évidence la nécessité pour les plus petits ou les plus faibles acteurs d’améliorer leur rentabilité, de réduire l’expositions de leurs investissements et de mettre à jour leurs cadres de contrôle des risques et de gouvernance afin de ne pas affaiblir les conditions de crédit en 2019.

Après des années de croissance des primes à deux chiffres, la plupart des marchés de l’assurance du CCG connaissent actuellement un ralentissement relatif à la dégradation de la conjoncture économique et à l’absence de nouvelle couverture obligatoire telle que l’assurance automobile.

Toutefois, les perspectives de croissance à long terme restent satisfaisantes. En effet, le pourcentage de primes rapportées au PIB reste compris entre 1,5% et 3,5% pour la plupart des marchés du CCG ce qui reste relativement faible comparé à d’autres marchés en développement. Cependant, nous pensons que la croissance du chiffre d’affaires continuera à provenir principalement d’initiatives prises par les gouvernements, telles que des projets d’infrastructure, une nouvelle couverture d’assurance médicale ou d’autre couverture obligatoire.

Olivier Karusisi
Directeur délégué

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