Chronique : Le nouveau métier de l’assureur passe par la case innovation

Face à un marché en évolution et à une concurrence accrue, l’innovation constitue une réelle opportunité, voire un passage obligé, pour les assureurs.

Un métier qui se transforme en profondeur

Suite aux interventions successives du régulateur, le marché se trouve profondément bouleversé (plus de 30 textes étudiés en 2013). Que l’on évoque les réformes Chatel puis Hamon, favorisant la concurrence, la directive Solvabilité II, incitant à la diversification des risques, ou encore l’ANI et les contrats responsables, impliquant une standardisation de certains produits, les diverses règlementations structurent aujourd’hui le marché. Selon l’étude publiée en février dernier par Towers Watson 78% des assureurs se disent préoccupés par les nouvelles règlementations.

Outre ces évolutions règlementaires, les transformations des modes de consommation des assurés à l’ère du digital tendent à modifier en profondeur le métier des assureurs. Il en va ainsi de la pression économique qui a contribué au lancement de l’économie collaborative : aujourd’hui, le consommateur souhaite l’utilisation d’un bien ou d’un service sans en rechercher la propriété ou visera à partager cette propriété. Loin de se limiter aux seuls particuliers, l’économie collaborative concerne aussi les professionnels.

L’assuré est désormais avant tout un consommateur aguerri à la comparaison, qui souhaite une transparence sur les prix et des produits ajustés à ses besoins. Enfin, à l’instar de la consommation, les modes de vie de la population tendent également à se transformer alors que de lourds défis sont à relever par les assureurs avec le vieillissement de la population.

Ces mutations profondes nécessitent des solutions en rupture au sein desquelles l’innovation s’impose comme un passage presque obligé.

La maturité technologique soutient l’innovation dans toutes les activités de l’entreprise, sans être une unique réponse

Les grandes compagnies d’assurance ont récemment montré leur intérêt pour les nouvelles technologies en mettant en place des directions Innovation. Des expérimentations, phases pilotes et déploiements sont en cours avec des objets connectés, de la dématérialisation et digitalisation (comme le e-constat en auto, maison connectée, selfcare).

Au-delà des nouvelles technologies, pour se repositionner sur le marché, les assureurs peuvent, par exemple, revoir leurs stratégies commerciales en développant des partenariats. Qu’ils servent à la distribution et/ou au développement de nouveaux produits et services plus complets, le partenariat, même le plus inattendu, permet de s’adapter aux nouvelles exigences du marché. C’est par exemple ces d’Allianz, qui a fait le choix d’un partenariat avec Tom Tom afin de proposer à ses assurer un boitier de conduite permettant à l’utilisateur d’optimiser et d’améliorer sa conduite.

La démarche innovation : élément clé pour garantir le succès des projets novateurs

L’innovation est un processus complexe et primordial au regard des enjeux de demain. Mais seule une démarche d’entreprise structurée, Cardiff via leurs Labs respectifs, peut garantir le succès des projets innovants. Outre la définition d’une stratégie d’entreprise tenant compte de la dimension Innovation, les enjeux majeurs sont de passer des phases d’incubation d’idées à la mise en œuvre d’une part, et d’intégrer les solutions d’innovation dans les grands programmes pluri-annuels de transformation de l’entreprise d’autre part.

Laurence AL NEIMI,

manager chez Solucom, spécialiste du secteur de l’assurance

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