Chronique : Enjeux et opportunités pour l’assurance en zone EMEA

Les perspectives s'assombrissent pour 2021.
Quelles perspectives d'avenir ?

La crise liée au COVID 19 a provoqué pour les assureurs une baisse des primes souscrites, une augmentation de la sinistralité, et une volatilité des actifs financiers.

Malgré ces effets négatifs, les assureurs ont fait preuve de résilience et le niveau de reprise de leur activité suite au relâchement des mesures sanitaires s’est montré tout à fait satisfaisant. Nous estimons que les assureurs vie connaitront une évolution positive de leurs marges grâce à leur politique de maîtrise des coûts, leur réorientation vers des produits d’assurance moins consommateurs de capital et leur recherche de rendements plus élevés, en plus du redressement progressif des taux d’intérêts. Concernant les assureurs non-vie, nous nous attendons à ce que leurs marges restent robustes malgré une concurrence accrue ainsi que la non-récurrence d’éléments exceptionnels intervenus en 2020.

Nous pensons que la reprise des activités dans un contexte toujours incertain, notamment sur le plan financier constitue à court terme le principal enjeu auquel les assureurs en zone EMEA devront faire face. Sur le long terme, nous estimons qu’ils seront aussi confrontés au changement climatique, aux questions de cyber sécurité ainsi qu’à l’augmentation de la fréquence et du coût des sinistres. Pour autant, nous voyons également ces défis comme des opportunités potentielles.

A cause de l’inflation et des problèmes d’approvisionnement liés aux contextes macroéconomique et géopolitique actuels, les assureurs sont directement exposés aux risques d’investissements. Ces risques tendent à s’accroitre dans un contexte de valorisation élevée des marchés d’actions.

Cependant même si les assureurs orientent de plus en plus leurs investissements vers des supports alternatifs et plus risqués en se détournant des actifs traditionnels où les rendements sont faibles, leur exposition à des obligations notées en catégorie spéculative reste cependant limitée. Par ailleurs, cette recherche de rendement est aussi l’opportunité pour les assureurs d’orienter leurs investissements vers des actifs correspondant à leurs ambitions ESG et de répondre aux objectifs d’émissions zéro carbone. De fait, nous constatons une augmentation des investissements des assureurs vers les infrastructures et l’immobilier résidentiel.

Bien que le secteur de l’assurance ait été l’un des secteurs les plus résilients à la crise de COVID 19 et que les assureurs semblent bien préparés pour faire face aux futurs défis auxquels ils sont exposés, les changements opérationnels comme la digitalisation des services, la cyber sécurité et la dépendance à des serveurs cloud pourraient entraîner une hausse des coûts susceptible de peser sur leur bilan. La capacité des assureurs à développer leurs propres outils informatiques et à réduire leur dépendance aux entreprises technologiques sera un réel avantage compétitif.

Eléonore Landolt, Research Assistant

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