Crédit Mutuel Alliance Fédérale, l’entité qui regroupe 11 des 18 fédérations du groupe bancaire mutualiste, le CIC et divers autres filiales, a dévoilé mardi une nouvelle feuille de route stratégique devant lui permettre d’engranger plus de quatre milliards d’euros de bénéfice à l’horizon 2023.
L’an dernier, l’ensemble mutualiste, qui s’appelait encore à l’époque Crédit Mutuel-CM11, a enregistré un bénéfice net de 2,2 milliards d’euros et un produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d’affaires, de 14 milliards. D’ici à cinq ans, la banque espère faire progresser ce produit net bancaire de 3% par an, notamment en développant son offre d’assurance auprès des professionnels. L’enjeu est de diversifier les revenus de la branche assurance, de l’ordre de 10,2 milliards d’euros l’an dernier, qui reposent à 95% sur le marché des particuliers.
Crédit Mutuel table aussi sur une maîtrise de sa rentabilité avec un abaissement de son coefficient d’exploitation, soit le rapport entre ses charges et ses revenus, en dessous de la barre des 60%, contre 60,4% l’an dernier. Plus cet indicateur crucial est bas, plus l’activité est prospère. En termes de solvabilité, le groupe bancaire compte par ailleurs dépasser 18% de ratio de fonds propres durs (CET1), indicateur clé qui permet de mesurer si la banque dispose de fonds propres suffisamment garnis au regard – entre autres – des crédits qu’elle a consentis.
A fin mars 2018, le groupe mutualiste affichait un ratio CET1 de 16,3%, largement au-dessus des exigences réglementaires. Ce ratio de solvabilité lui a ainsi permis de passer sans heurts les tests de résistance bancaire européens menés récemment par l’Autorité bancaire européenne. A l’instar de ses homologues, la banque mutualiste, qui depuis avril 2017 a déployé la solution d’intelligence artificielle Watson auprès de 20.000 conseillers clientèle, compte accentuer son virage technologique, en investissant 350 millions d’euros dans ses infrastructures techniques sur la période.
Pour autant, “nous n’avons pas de plan de fermeture d’agences”, a assuré lors d’une conférence de presse Daniel Baal, directeur général de Crédit Mutuel Alliance Fédérale, estimant que le “réseau de proximité est notre première force”. Mais “on est parfaitement conscient qu’il faut continuer à l’adapter”, a-t-il poursuivi, évoquant une réflexion autour du maintien des petits points de vente et d’éventuels regroupements d’effectifs pour être “plus efficace”.
