Scor/Covéa : Echec de la médiation menée par l’ACPR

Thierry Derez, PDG de Covéa et Denis Kessler, PDG de Scor
Thierry Derez PDG de Covéa et Denis Kessler, PDG de Scor.

Le superviseur financier français a fait savoir vendredi que les discussions engagées sous son égide entre l’assureur Covéa et le réassureur Scor, engagés dans un violent conflit depuis presque un an, n’avaient pas abouti à ce stade.

L’Autorité de contrôle prudentielle et de résolution, nom officiel du superviseur français, “constate que les discussions entamées entre Covéa et Scor pour régler leurs différends n’ont pas abouti à ce stade, et le regrette”, fait-elle savoir dans un communiqué très laconique. L’Autorité précise qu’elle “continuera comme c’est son rôle à superviser avec attention l’évolution de la situation de ces deux groupes, et notamment de la gestion des risques en résultant”.

Le superviseur français a tenté ces dernières semaines de pousser Covéa, poids lourd de l’assurance de biens en France avec ses marques Maaf, MMA et GMF, et le réassureur français Scor, numéro quatre mondial du secteur, à trouver une solution amiable au conflit qui les oppose depuis fin 2018. À l’origine de ce litige ? Une offre de rachat refusée qui a par la suite dégénéré en bataille judiciaire.

Covéa, premier actionnaire de Scor avec un peu plus de 8% du capital, a en effet proposé à la fin de l’été 2018 au réassureur de le racheter. Piqué au vif, le réassureur a toutefois sèchement rejeté cette proposition et décidé quelques mois plus tard de porter l’affaire devant la justice en poursuivant pénalement Covéa et son patron Thierry Derez, qui siégeait jusqu’à la fin 2018 au conseil d’administration de Scor. Entre-temps, Covéa a jeté l’éponge et renoncé à acquérir Scor, mais cette annonce n’a pas suffi à refroidir les ardeurs du réassureur qui a jusqu’à présent maintenu ses poursuites contre M. Derez pour “abus de confiance” et contre Covéa pour “recel d’abus de confiance”.

Dans le cadre de cette procédure, une première audience est prévue lundi devant le tribunal correctionnel de Paris. De son côté, Covéa a engagé en février une procédure judiciaire contre Scor pour “diffamation”, a appris l’AFP auprès d’une source proche du dossier.

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