Santé : L’Île-de-France en voie de désertification médicale ?

CARTES ET INFOGRAPHIES INTERACTIVES – Dans l’édition 2015 de son atlas de la démographie médicale, le Conseil national de l’ordre des médecins (Cnom) s’arrête sur la question des déserts médicaux ou des territoires en perte de vitesse. Ils ne sont pas forcément là où on l’imagine.

Lorsque l’on parle de déserts médicaux, l’image du territoire rural délaissé par les professions médicales revient avec insistance. Et pourtant, des régions très peuplées sont confrontées à une baisse de leurs effectifs, au premier rang desquelles, l’Île-de-France. Depuis 2007, la région a vu le nombre de praticiens diminuer de 6%. C’est le plus fort recul enregistré sur cette période par les régions de France métropolitaine. Parmi les destinations privilégiées par les médecins qui ont quitté, la région, la Provence-Alpes-Côte-d’Azur figure au premier rang, devant le Rhône-Alpes.

Dans le même temps, les Pays-de-la-Loire a vu son nombre de médecins, toutes spécialités confondues, augmenter dans la même proportion. De là à dire que Paris est en voie de désertification médicale, il y a un pas que ne franchit pas le Cnom. Et pour cause, après la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, l’Île-de-France affiche la plus forte densité médicale avec 346,3 médecins pour 100.000 habitants, bien au-dessus de la moyenne nationale établit à 281,4 au 1er janvier 2015. Toutefois, la seule ville de Paris a vu sa densité médicale fléchir de 25% depuis 2007.

L’Île-de-France, une terre de spécialistes ?

Si l’on se concentre sur les médecins généralistes, la région Île-de-France est la région avec la densité médicale la plus faible (73 médecins généralistes pour 100.000 habitants). Le Cnom l’inclut dans “la classe A”. Elle “regroupe un ensemble de régions dont la densité médicale est relativement faible et dont les effectifs de médecins généralistes libéraux/mixtes, sur la période 2007/2015, ont fortement chuté.” Elle se retrouve aux côtés de la région Centre, de la Bourgogne ou encore du Poitou-Charente. Les nombreux centres hospitaliers implantés en Île-de-France font ainsi grimper la densité médicale grâce aux spécialistes.

Ces derniers représentaient ainsi près des deux tiers des effectifs médicaux dans la région au 1er janvier 2015. C’est 10 points de plus que la moyenne nationale.

La situation est toutefois plus préoccupante pour la région Centre. Avec une densité médicale parmi les plus faibles, elle affiche sur les 8 dernières années, une baisse de ses effectifs de 3,1%. Même constat pour la Haute-Normandie. Ces régions souffrent du manque de praticiens. A ce propos, si l’on descende deux deux échelons dans la granularité territoriale pour arriver au niveau communal en se basant sur une étude de l’Irdes, on retrouve les déserts médicaux dans les régions précitées, la région Île-de-France restant relativement épargnée.

Sur la carte ci-dessous, vous pouvez visualiser l’accessibilité des communes à des Equivalent temps plein (ETP) de médecins généralistes par commune. Plus la couleur est vive, plus l’offre est importante. Vous pouvez effectuer une recherche par commune grâce au moteur situé en haut à droite de la carte. En cliquant sur une commune ou en passant la souris dessus, les informations sur l’offre apparaissent.

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