RH / Interview : « L’assurance maîtrise plutôt bien le stress de ses salariés »

Christian Mainguy est directeur général de Rehalto (Scor). La société est spécialisée dans le développement du bien-être au travail.

Le mal être au travail a-t-il augmenté dans l’assurance depuis l’an dernier ?
Je ne crois pas. Certes, les inquiétudes pour l’emploi sont de nature anxiogènes pour tous les salariés, y compris dans le secteur de l’assurance, des mutuelles ou des instituts de prévoyance. En fait, à la différence des banques, il fait face non pas à une situation de crise, mais à un mouvement de consolidation entamé bien avant la crise financière.

Quels sont les principaux facteurs de mal être au travail dans le secteur ?
Il y a bien sur les critères objectifs comme le nombre de journées de travail perdues pour cause d’arrêts-maladies. On peut aussi le compléter avec le taux de demandes d’interventions que l’on reçoit. Nous intervenons sur tout le territoire national, et on a parfois l’impression qu’en province, les salariés du secteur découvrent les réalités économiques liées aux fusions-acquisitions. On ne peut pas parler de choc des cultures, mais la prise de conscience ne va pas toujours sans mal. Mais là-encore, il faut relativiser : le mal-être au travail est beaucoup plus lourd dans le secteur des soins, à domicile ou en collectivité, ou le choc de la réalité sociale est bien plus violent pour les soignants.

Comment peut-on réduire ce fléau ?
Chaque situation demande une réponse particulière. On va travailler à tous les niveaux. Surtout, il faut anticiper très en amont la résolution des difficultés. Agrica a réussi à réduire son absentéisme en anticipant les difficultés de retour de ses salariés après une longue maladie ou un accident. Toute l’entreprise a été impliquée dans de ce projet à tous les niveaux, depuis le management jusqu’à des entretiens individuels pour affiner de bonnes pratiques.

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