INFOGRAPHIES - Sans surprise, la crise a affecté le résultat opérationnel et le bénéfice d'Axa en 2020. Mais sur le plan commercial, l'assureur a plutôt bien résisté.
« L'année 2020 a été marquée par une crise économique sans précédent. Mais elle démontre aussi la très grande solidité du groupe. Axa sait traverser les crises », a déclaré Thomas Buberl, directeur général de l'assureur, lors de la présentation des résultats annuels du groupe.
Sur le plan commercial, la dynamique est restée élevée malgré les confinements, puisque le chiffre d'affaires baisse de 1% (variation à taux de change constant) sur un an à 97Mds d'euros. Surtout, sur les segments cibles de la compagnie (santé, prévoyance et dommages aux entreprises), l'activité croît de 3%. « Malgré le ralentissement de l'économie, ces segments ont poursuivi leur croissance et nous commençons l'année 2021 sur une trajectoire positive », a pointé Thomas Buberl.
Reste que l'impact de la crise se mesure sur le résultat opérationnel du groupe. Ce dernier décroche de 34% à 4,3Mds d'euros, plombé par une chute de 51% sur la seule partie dommages et la déconsolidation d'EQH. Comme annoncé au mois de septembre dernier, la crise sanitaire a coûté 1,5Mds d'euros sur l'exercice 2020. Cette baisse est largement portée par Axa XL. Son résultat opérationnel termine dans le rouge à -1,4Md d'euros. Pour autant, le groupe demeure confiant dans l'atteinte des objectifs fixés pour l'assureur grands risques, à savoir atteindre un résultat opérationnel d'1,2Md d'euros fin 2021. « Hors Covid et catastrophes naturelles, notre résultat opérationnel en dommages aurait gagné 2% », assure Etienne Bouas-Laurent, directeur financier du groupe.
Axa en France gagne des clients en auto
En Europe et plus particulièrement en France, le résultat opérationnel est resté stable. « Les effets négatifs de la crise ont été compensés par des effets positifs sur d'autres métiers », a explique le directeur général d'Axa. L'Hexagone affiche d'ailleurs de bonnes performances en assurance de particulier, notamment an automobile. La filiale française gagne ainsi 40.000 contrats en net (+47.000 en auto et -7.000 en MRH), confirmant la tendance entraperçue sur l'exercice précédent. « L'impact de notre réputation a été modeste », indique Jacques de Peretti, PDG d'Axa en France, revenant sur la quarantaine de procédure judiciaire dont le groupe fait l'objet en France sur la perte d'exploitation sans dommage.
La France est d'ailleurs le vaisseau amiral de la transformation opérée sur le mix activité en vie/épargne/retraite. « Nous avons constaté une forte demande des clients en unités de compte, a ainsi précisé Etienne Bouas-Laurent. Elles ont représenté 48% du chiffres d'affaire en épargne individuelle en France ». Ainsi, la collecte nette au niveau du groupe atterrit à 1,2Md d'euros, marquée par une décollecte de 3,4Mds sur les fonds généraux, et des collectes nettes d'1,7Md d'euros et 3,3Mds d'euros respectivement en UC et en prévoyance.
Bénéfice net en baisse de 18%
Le bénéfice net du groupe Axa se contracte nécessairement après un exercice marqué par une crise économique hors-norme. Il perd 18% à 3,2Mds d'euros. Même constat pour le ratio combiné qui grimpe de 3,2 points à 99,5% dont 3,1 points d'impact provenant de la pandémie. L'objectif de 93% d'ici 2023 demeure toutefois inchangé a réaffirmé par le directeur financier de l'assureur.
Le résultat net, mais également la réalisation de plus-values, permettent à Axa de renforcer ses fonds propres de 1,7Md d'euros à 71,6Mds d'euros. Le ratio de solvabilité gagne quant à lui 20 points par rapport au 30 septembre dernier, sous l'effet de l'intégration d'Axa XL dans le modèle interne (+13 points).
Prudence sur le dividende
Le conseil d'administration propose le versement d'un dividende de 1,43 euro par action. « Nous sommes en dialogue avec l'ACPR et nous avons pris en compte sa recommandation quant à l'appel à la prudence vis-à-vis du versement des dividendes, a expliqué Thomas Buberl. Au regard de nos résultats, 1,43 euro se situe dans cette ligne de prudence ». Pour rappel, la compagnie avait annoncé 1,43 euro en 2020 également, avant de se raviser et de verser 0,73 après les appels du régulateur à la modération.
Pour 2021, Axa compte bien revenir dans les clous de son plan stratégique après une année 2020 extraordinaire au sens premier du terme.
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