Harcèlement : Le Lloyd’s inflige une amende record à l’assureur Atrium

Le marché du Lloyd's de Londres.
Le marché du Lloyd's de Londres.

Le marché de l’assurance Lloyd’s of London a annoncé mercredi infliger une amende record de 1,05 million de livres (1,25 million d’euros) à l’un de ses membres, l’assureur Atrium, notamment pour des faits de harcèlement sexuel et d’intimidation.

Il s’agit de “la plus importante amende” jamais infligée par le vénérable marché londonien de l’assurance, a annoncé ce dernier dans un communiqué. Lloyd’s of London est l’une des institutions les plus anciennes de la place financière, avec des origines remontant au 17e siècle.

La décision décrit notamment des faits de bizutage, de consommation excessive d’alcool ainsi que de “commentaires inappropriés et sexualisés à la fois discriminatoires et harcelants” à l’égard de collègues féminines. Ces agissements ont eu lieu au cours de sorties entre collègues qui ont été tolérées pendant “plusieurs années, jusqu’en 2018” par Atrium et en présence de cadres supérieurs de l’entreprise, précise le document.

Lloyd’s reproche aussi à Atrium “une campagne systématique d’intimidation, pendant plusieurs années” de l’un de ses employés à l’encontre d’une personne subordonnée et la réaction défaillante de l’assureur lorsqu’il en a eu connaissance, en étouffant l’affaire sans protéger suffisamment la victime. “Nous sommes profondément déçus par le comportement mis en évidence dans cette affaire”, a commenté John Neal, directeur général du marché londonien. “La discrimination, le harcèlement et l’intimidation n’ont pas leur place au Lloyd’s”, a-t-il ajouté.

Atrium devra aussi payer les frais de procédure à hauteur de plus de 560.000 livres, selon le texte de la décision, qui précise que l’assureur a reconnu les faits, a coopéré avec Lloyd’s et a accepté de “régler cette procédure au plus tôt”, bénéficiant en conséquence d’une amende plus faible que ce qui était initialement envisagé. Atrium “n’a pas été à la hauteur de ses valeurs et de graves erreurs ont été commises”, a reconnu Christopher Stooke, président non-exécutif de l’assureur, dans une déclaration transmise à l’AFP, s’excusant pour “le mal causé”.

L’entreprise a depuis “évolué et a construit un environnement plus axé sur ses valeurs, et plus inclusif”, a-t-il assuré. Après des révélations fracassantes en 2019 sur des comportements machistes et des faits de harcèlement sexuel, Lloyd’s of London avait assuré vouloir changer sa culture. Le marché de l’assurance s’est notamment engagé à avoir 35% de femmes dans des postes à responsabilité d’ici à fin 2023 et promet également d’améliorer la représentation des minorités ethniques en son sein.

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