Coronavirus : Et s’ils discutaient sur la perte d’exploitation sans dommages

Le sujet de la perte d’exploitation sans dommages cristallise les passions en cette période de crise due au coronavirus. Les déclarations fusent de toutes parts sur le sujet. Nous avons imaginé une conversation entre chefs d’entreprise, assureurs et pouvoirs publics. La discussion est évidemment fictive, mais toutes les citations ont bel et bien été prononcées.

En cette période de confinement, la question de la prise en charge de la perte d’exploitation sans dommages se retrouve au centre des débats. Chefs d’entreprises, et patrons de fédération mettent la pression aux assureurs. Ces derniers tentent d’expliquer la difficulté d’une telle indemnisation. Et les pouvoirs publics demandent au secteur de faire plus. Que donnerait une conversation entre tous les participants aux débats ? La réponse ci-dessous.

“L’attitude des assurances dans cette crise nous interroge beaucoup. Où sont-elles ?”
Roland Héguy, président UMIH, 19 mars

“Ce dont nous avons besoin, c’est d’un décret de catastrophe naturelle sanitaire ou d’un dispositif législatif (…) permettant l’indemnisation de nos pertes d’exploitation”
Eric Frechon, chef étoilé, le 23 mars

Eric Frechon, chef étoilé
Stéphane Dessirier, DG de MACSF

“Nous faisons déjà beaucoup car nous avons bien conscience des difficultés en particulier pour les professionnels indépendants et les TPE”.
Stéphane Dessirier, directeur général de Macsf, le 2 avril

“Les membres de la FFA s’engagent à contribuer à hauteur de 200 millions d’euros au Fonds de solidarité mis en place par les pouvoirs publics en faveur des TPE et des indépendants”
Fédération Française de l’Assurance, le 23 mars

Logo de la FFA
Valéria Faure-Muntian, députée LREM

“C’est un premier pas encourageant. Évidemment, les assureurs peuvent mieux faire, mais pour l’heure, ils n’ont pas de visibilité sur la durée et l’ampleur du phénomène”.
Valéria Faure-Muntian, députée LREM de la Loire, le 30 mars

“Nous allons faire en sorte qu’ils [les assureurs, ndlr] s’associent dans la durée à ses efforts. En allant au-delà”
Edouard Philippe, Premier ministre, le 1er avril

Edouard Philippe, Premier ministre
Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'Etat

“J’appelle les assureurs à une lecture aussi large que possible des contrats”.
Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’Etat, le 18 mars

“L’impact pour l’assurance se chiffre déjà à plus de 3 milliards d’euros. Les pertes d’exploitation des entreprises françaises dues au confinement vont sans doute se chiffrer à des dizaines de milliards d’euros, somme qu’aucun acteur à part l’Etat ne peut supporter seul”
Florence Lustman, présidente de la FFA, le 2 avril

Florence Lustman, présidente de la FFA
Jean-Laurent Granier, PDG de Generali France

“50 milliards d’euros est effectivement de l’ordre de ce que représentent les pertes d’exploitation dans cette période de risque systémique. Cela représente aussi l’équivalent des fonds propres de l’ensemble des assureurs dommages dans ce pays. Cela veut dire que si une telle contribution était demandée, tous les fonds propres seraient consommés et il n’y aurait plus d’assureurs dommages”.
Jean-Laurent Granier, PDG de Generali France, le 2 avril

“Il est trop facile de la part des assureurs de botter en touche. Je n’ai jamais vu de profession qui se dédouane aussi rapidement”.
Philippe Korcia, président du Medef-13, le 6 avril

Philippe Korcia, président du Medef-13
Edouard Philippe, Premier ministre

“Pour l’instant, les contrats ne prévoient pas le remboursement des pertes d’exploitation en cas de pandémie”.
Edouard Philippe, Premier ministre, le 1er avril

“La perte d’exploitation sans dommage représente un très faible niveau de primes d’assurance. Ouvrir les vannes pourrait mettre en péril un certain nombre d’assureurs. Et avec eux, par effet de chaîne, les réassureurs”.
Source anonyme, le 19 mars

Une source anonyme
Stéphane Dessirier, DG de MACSF

“Je rappelle que le confinement n’est pas un aléa. Cela relève d’une décision administrative et ne dépend plus du champ de l’assurance. Le secteur ne peut pas assumer financièrement la prise en charge de la perte d’exploitation sans dommages”.
Stéphane Dessirier, directeur général de la MACSF, le 2 avril

“L’imposition d’une couverture rétroactive des sinistres non prévus dans les contrats pourrait créer des risques de solvabilité importants”.
Eiopa, le 2 avril

Logo de l'Eiopa
Logo de la GFIA

“Lorsque la couverture des pandémies et autres causes de sinistres n’est pas incluse dans les polices existantes ou reflétée dans le paiement des primes, obliger les assureurs à couvrir ces pertes de manière rétroactive pourrait gravement menacer la stabilité du secteur mondial de l’assurance”.
GFIA, le 6 avril

“Nous soutenons les entreprises en difficulté en les accompagnant au mieux dans leurs démarches et en reportant les cotisations. J’espère que ce ne seront que des difficultés passagères. Mais je crains que certaines entreprises ne s’en remettent pas”.
André Renaudin, directeur général d’AG2R La Mondiale

André Renaudin, directeur général d'AG2R La Mondiale
Bertrand de Surmont, président de Planète CSCA

“il nous semble inimaginable qu’une solution, quand bien même a minima, ne soit trouvée au niveau de la place”.
Bertrand de Surmont, président de Planète CSCA, le 23 mars

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