Aon / Willis Towers Watson : Le rapprochement avorté

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Un des bâtiments du courtier en assurances Aon

Incroyable retournement de situation dans la fusion entre Aon et Willis Towers Watson. Les deux entreprises annoncent à la surprise générale qu’elles mettent fin à leur processus de rapprochement, obligeant Aon à payer 1Md de dollars de frais à WTW.

Depuis novembre 2018 et le début des tractations entre Aon et Willis Towers Watson, les rebondissements s’enchaînent dans le processus de rapprochement des deux géants du courtage. Ce 26 juillet 2021, les deux groupes viennent d’annoncer à la surprise générale qu’ils mettaient fin à leur rapprochement initié officiellement le 9 mars 2020.

“Malgré l’approbation récente de notre rapprochement par la Commission européenne, nous nous sommes retrouvés dans une impasse avec le ministère américain de la Justice, a déclaré Greg Case, PDG d’Aon. “Nous sommes convaincus que le rapprochement aurait accéléré notre capacité commune à innover pour le compte de nos clients, mais l’incapacité d’obtenir une résolution accélérée du litige nous pousse à cette décision”, explique le dirigeant. “La résilience et l’engagement de notre équipe sont une source de fierté et de confiance. Ils ont continué à donner vie à la proposition de valeur convaincante de Willis Towers Watson pour mieux servir nos clients dans les domaines des personnes, des risques et du capital”, a déclaré de son côté John Haley, PDG de Willis Towers Watson.

Dans le cadre de la résiliation de cet accord de rapprochement désormais caduc, Aon devra payer 1Md de dollars de frais à Willis Towers Watson et les deux groupes continuerons leurs activités de manière indépendante.

De nombreuses questions en suspens

Cette incroyable décision va évidemment avoir des conséquences directes et indirectes pour les deux groupes et pour le marché du grand courtage, avec de nombreuses interrogations. D’abord, celle autour de l’accord de vente conclut en mai dernier avec Gallagher concernant de nombreuses activités de WTW, y compris celles de Gras Savoye en France.

“Au-delà du désastre humain que va entraîner une telle décision dans chacune des entreprises concernées, Gallagher va devoir reconsidérer son entrée sur le marché européen. De son côté, Aon va devoir rapidement se tourner vers d’autres cibles pour rester dans la course quand WTW va devoir aussi trouver avec qui s’adosser”, explique à News Assurances Pro le dirigeant d’un grand courtier. “Aon va non seulement devoir trouver 1Md de dollars pour dédommager Willis Towers Watson, mais sur une telle opération les frais d’avocats s’élèvent au moins à 500M de dollars. Sans parler des conséquences pour les clients qui vont de nouveaux être complètement perdus et surtout les salariés et les talents qui ont quitté ou rejoint l’un des deux groupes en prévision du futur rapprochement… Cet incroyable échec va évidement faire la part belle aux autres grands courtiers”, conclut ce dernier.

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