Notation : Les notes des assureurs français pourraient être dégradées selon Standard and Poor’s

Constatées depuis 2009, l’augmentation des sinistres en non vie et la pression sur les marges en assurance vie continuent à peser sur les notes des assureurs français et pourraient entraîner des abaissements de notation, a indiqué mercredi l’agence Standard and Poor’s.

« Le secteur fait face à une combinaison de contraintes sur la solvabilité et la rentabilité technique et financière », a commenté Standard and Poor’s (S&P) lors d’une conférence. En assurance dommage, les assureurs ont connu en 2009 et au cours des premiers mois de 2010 une forte dégradation de la sinistralité, due notamment à la succession d’événements climatiques importants (tempêtes Klaus, Quinten et Xynthia).

En assurance vie, la baisse des rendements obligataires, consécutive à l’appétit des investisseurs pour ces produits, a compressé les marges des assureurs, ce qui a également entraîné une baisse de leur rentabilité. « C’est quelque chose qui, à terme, pourrait devenir assez négatif pour les notes », a prévenu Lotfi Elbarhdadi, directeur au sein de l’agence. Par ailleurs, une majorité des établissements français ont une note de solvabilité inférieure à leur note générale, autour de « BBB ».

Ils payent ici la forte volatilité actuelle des marchés et leur exposition aux actions, estimée à 13% de leurs investissements en moyenne, un niveau généralement supérieur à celui de leurs concurrents européens. Parmi les facteurs qui pourraient aboutir à des baisses de notes, S&P cite la persistance de marchés actions incertains, d’un environnement de taux d’intérêt bas et la baisse des notes des émetteurs d’obligations, notamment les Etats.

L’agence s’inquiète aussi des politiques commerciales, soulignant notamment le « décalage » entre la politique tarifaire en assurance dommage, avec des hausses qui sont souvent modérées, et la hausse marquée de la sinistralité. « Est-ce qu’il ne faut pas partager davantage le risque avec les assurés et le faire passer dans la communication? », s’est interrogé M. Elbarhdadi.

Paris, 9 juin 2010 (AFP)

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