Résultats S1 2021 : Zurich Insurance voit son bénéfice bondir

Zurich Insurance
Un des bâtiments de Zurich Insurance.

L’assureur suisse Zurich Insurance a estimé à “entre 150 et 200 millions de dollars” sa facture pour les inondations en Allemagne, lors de la publication de résultats semestriels bien meilleurs que prévu grâce à la baisse des dépenses liées au Covid-19.

Sur les six premiers mois de l’année, la diminution de ces dépenses a “plus que compensé” la hausse des frais pour les catastrophes naturelles et intempéries, a-t-il indiqué dans un communiqué. Son bénéfice net semestriel a ainsi bondi de 86% sur un an, à près de 2,2
milliards de dollars, tandis que son bénéfice opérationnel a grimpé de 60%, à 2,7 milliards. Le groupe a ainsi dépassé les prévisions des analystes interrogés par l’agence suisse AWP qui tablaient en moyenne sur 1,9 milliard de dollars de bénéfice net et 2,5 milliards de résultat d’exploitation.

Les frais liés à la pandémie ont nettement diminué, retombant à 73 millions de dollars contre 686 millions au premier semestre 2020. Dans le détail, les dépenses ont augmenté en assurance vie avec les indemnisations pour les décès liés au Covid, notamment en Amérique latine. Mais les dépenses en assurances dommages ont en revanche reflué. L’an passé, le groupe suisse avait vu ses frais enfler en assurances dommages avec les demandes d’indemnisation pour les interruptions d’activités et annulations d’événements avec les restrictions sanitaires. Pour la première moitié de 2021, le groupe a également eu un coup de pouce au niveau du résultat de ses placements financiers, en hausse de 13% sur un an. Si le premier semestre a été marqué par une hausse des frais liés aux catastrophes naturelles, le second semestre a aussi débuté avec une recrudescence d’incidents climatiques.

Pour l’heure, l’assureur suisse évalue sa facture pour les dommages qu’il va devoir couvrir en Allemagne aux environs de “150 à 200 millions de dollars“, a indiqué aux journalistes son directeur financier, George Quinn, lors d’une conférence téléphonique, en insistant toutefois sur le fait qu’il est encore un peu “tôt” pour fournir un chiffre précis.

En bonne voie

Dans le sillage de ces annonces, Zurich Insurance s’est dit en bonne voie pour atteindre ses objectifs de moyen terme à l’horizon 2022. Le groupe vise entre autres une croissance organique de ses bénéfices par action d’au moins 5% par an. A 12H05 GMT, l’action s’adjugeait 4,26% à 406,60 francs suisses alors que le SMI, l’indice de référence de la Bourse suisse, s’appréciait de 0,29%. “Ces résultats apparaissent bons, en particulier en comparaison du premier semestre 2020“, a jugé Simon Foessmeier, analyste chez Vontobel, dans un commentaire boursier. Mais la question est de savoir si les bons chiffres obtenus au niveau du ratio combiné, un indicateur clé pour évaluer la rentabilité des assureurs, vont être durables, a-t-il noté.

Lorsque ce ratio qui compare la somme des frais de gestion et le coût des sinistres au total des primes encaissées est supérieur à 100, les compagnies d’assurances basculent en terrain déficitaire. Ce ratio est retombé à 93,9% dans sa division d’assurances dommages, la plus importante en termes de contribution au chiffre d’affaires, soit son meilleur niveau “en plus de 20 ans“, a mis en avant le directeur général de Zurich Insurance, Mario Greco, cité dans le communiqué. Mais dans sa division dite Farmers, qui fournit des services de gestion aux coopératives américaines d’assurances Farmers Exchanges, ce ratio a en revanche bondi à 104,8% sous le poids des frais engendrés par la tempête Uri en février aux Etats-Unis, avec la vague de froid ayant touché le Texas. Les primes encaissées dans sa division Farmers ont toutefois grimpé 16% sur un an, dopées par l’intégration en avril d’un pan d’activités de l’assureur américain Metlife, a toutefois souligné l’assureur suisse

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