Le groupe April a perçu en 2020 les premiers effets de sa nouvelle stratégie – recentrage sur le courtage et priorité donnée au numérique – avec une croissance organique de 6%, plus de trois fois supérieure à celle du marché.
Sur son nouveau périmètre, le groupe lyonnais a réalisé en 2020 un chiffre d’affaires de 516 millions d’euros. Sa performance nette a augmenté de 8% a indiqué mardi à la presse son directeur général Eric Maumy.
La tendance s’est poursuivie en 2021: sur le premier quadrimestre, l’activité a progressé de 9%. « Les choix opérés ont été payants dès la première année« , s’est félicité M. Maumy.
Les revenus d’April sont désormais composés exclusivement de commissions de courtage. Le groupe a en effet cédé toutes ses activités dans l’assurance, qui généraient la moitié de son chiffre d’affaires, pour se concentrer sur le seul courtage, moins consommateur de fonds propres.
Ce métier consiste à concevoir et à commercialiser des contrats d’assurance, dont les revenus et le risque associé sont transférés, moyennant une commission, à des assureurs « traditionnels« .
A l’exception de deux petits actifs, « le recentrage est terminé« , a souligné M. Maumy. L’heure est maintenant davantage aux acquisitions, notamment pour gagner de nouvelles compétences technologiques et renforcer la présence géographique du groupe, en Europe, au Moyen-Orient et en Asie.
« On va faire partie de ceux qui consolident » le secteur, ébranlé par l’arrivée des « assurtechs« , ces nouvelles sociétés à la croisée du numérique et de l’assurance, a affirmé le dirigeant.
April, qui s’était montré intéressé par une reprise de son concurrent Gras Savoye (finalement racheté par l’américain Gallagher), s’est fixé pour ambition de devenir « la plus grosse assurtech européenne » d’ici deux ans.
Après avoir revu de fond en comble la distribution de ses produits, April « est en train de digitaliser toutes les couches de l’entreprise« , a indiqué M. Maumy, qui compte y consacrer 40 millions d’euros sur la période 2020-2023.
Malgré cette marche forcée vers le numérique – un « saut quantique » selon M. Maumy – April (2.300 salariés) a embauché 130 personnes depuis septembre et en recherche 80 supplémentaires.
