Relance du tourisme : L’assurance participe à hauteur d’1 milliard d’euros

Un hôtel fermé en raison du coronavirus
Les lieux accueillant des touristes ont dû fermer en raison de la crise du coronavirus. (Photo : Anastasiia Chepinska)

Ce jeudi 14 mai, le Premier ministre a dévoilé le train de mesures destinées à soutenir le secteur du tourisme particulièrement touché dans cette crise. L’assurance y participe à hauteur d’1Md d’euros.

La prise de parole du Premier ministre était particulièrement attendue par les professionnels du tourisme. A l’issue d’un comité interministériel, Edouard Philippe a annoncé plusieurs mesures. « Le gouvernement ne veut pas prendre le risque de laisser sinistré un secteur aussi important pour l’économie, a-t-il déclaré en préambule. Ce qui frappe le tourisme, frappe la France au coeur ».

Les mesures dévoilées doivent permettre de limiter les faillites et les licenciements, principales craintes des organisations représentatives, et de « tracer la voie de la réouverture”. Concrètement, c’est une enveloppe totale de 18Mds d’euros qui est mobilisée via différents mécanismes. Le fonds de solidarité mis en place au début de la crise restera ouvert pour les professionnels du tourisme jusqu’à la fin de l’année 2020. L’assurance a abondé ce fonds à hauteur de 400M d’euros. Désormais, les entreprises jusqu’à 20 salariés et dont le chiffre d’affaires se situe sous 2M d’euros pourront en bénéficier. Les aides pourront atteindre jusqu’à 10.000 euros.

120M d’euros d’investissement en fonds propres pour les TPE/PME

Le Premier ministre a par ailleurs annoncé le renforcement du dispositif de prêt garanti par l’Etat. La plafond est relevé aux 3 meilleurs mois en matière de chiffre d’affaires. Les banques s’engagent en outre à reporter les mensualités de tous les prêts pour les 12 prochains mois. Le chef du gouvernement a également acté l’exonération des cotisations patronales pour mars, avril et juin.

A travers la Caisse des Dépôts et des Consignations et BPIFrance, le gouvernement lance un plan d’investissement d’1,3Md d’euros destiné à investir en fonds propres dans les entreprises. « Avec le secteur privé, c’est 7Mds d’euros qui sont mobilisés », a précisé le Premier ministre. Ainsi sur les 150M d’euros de soutien au secteur du tourisme annoncé par la FFA, 120M d’euros soutiendront ces investissements en fonds propres et quasi propres des entreprises. Les 30 millions restants devraient être alloués à des opérations de crowdfunding à l’attention des TPE.

A ces actions, la FFA rappelle que s’ajoutent la prise en charge des pertes d’exploitation, « soit dans un cadre contractuel, soit dans le cadre de mesures de solidarité et de gestes commerciaux ». Au global, la Fédération estime que le soutien apporté par le secteur de l’assurance au tourisme s’établit à 1Md d’euros. « Je me félicite des travaux menés avec les pouvoirs publics et les acteurs privés sous l’égide du ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire et le président d’Accor Sébastien Bazin. Ils ont été menés en un temps record et permis à toutes les parties prenantes d’échanger de manière apaisée. Ce plan de sauvetage pour le tourisme est essentiel et l’assurance y prend toute sa part. En plus de notre programme d’investissement, notre secteur joue pleinement son rôle de soutien à l’économie en protégeant ses clients, en participant à la solidarité nationale à travers le Fonds de solidarité, ou par des gestes commerciaux », déclare Florence Lustman, présidente de la FFA, dans un communiqué.

Ecart de chiffrage sur la perte d’exploitation

Un satisfecit auquel ne goûte guère l’UMIH. « Nous sommes globalement satisfaits des annonces du Premier ministre. Mais nous sommes loin du compte s’agissant du secteur de l’assurance », estime Alain Grégoire, président de UMIH pour la région Auvergne Rhône-Alpes et coordinateur UMIH France du groupe de travail sur la perte d’exploitation. Le sujet de la perte d’exploitation demeure le principal point d’achoppement. Plusieurs chiffrages ont d’ailleurs étaient réalisés pour estimer son montant sur le secteur de l’hôtellerie et de la restauration. Comme l’expliquait Alain Grégoire dans nos colonnes, l’UMIH les estime à 9,6Mds d’euros. Mandaté par le ministre de l’Economie et des Finances, BPIFrance établit une fourchette comprise entre 7,7Mds et 9,5Mds d’euros.

De son côté, selon nos informations, la FFA l’aurait chiffré à 4,4Mds d’euros. « Nous maintenons nos positions et nous comptons lancer des actions fortes auprès du ministre de l’Economie afin qu’il incite les assureurs à participer plus activement au soutien de la profession », poursuit Alain Grégoire. Dans la foulée des annonces du gouvernement, l’Union des métiers et des industries de l’Hôtellerie a envoyé un courrier à Bruno Le Maire sur ce point précis de la perte d’exploitation.

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