Olivier Héger : « Les gilets jaunes nous ont permis la mise en place de nouvelles solutions »

Olivier Heger

INTERVIEW – Olivier Héger, Directeur général de l’assureur Circles Group, fait un tour d’horizon de son activité et revient sur les mouvements et les tendances qui impactent le marché de l’assurance des risques spéciaux.

Comment s’est passé votre exercice 2018 ?

Circles Group enregistre une très bonne année 2018 avec une croissance de 12% de son chiffre d’affaires. Notre activité est largement tirée par nos activités à l’international. Nous travaillons aujourd’hui dans près de 40 pays et nous enregistrons de bonnes performances en Asie Pacifique et en Australie, notamment via notre filiale à Hong Kong, ou au Brésil via nos bureaux à Rio et Sao Paulo. Aujourd’hui, 75% de notre chiffre d’affaires est fait en Europe et les 25% restants en Asie et en Amérique Latine. A terme, j’aimerai que chacune de ces zones pèse 1/3 de notre CA.

Quels segments tirent aujourd’hui votre activité ?

Les risques spéciaux restent notre principale source de revenus. Nous sommes historiquement positionnés sur le marché du cinéma et de l’événementiel, notamment sportif (Roland Garros, Formule 1, etc) qui représente près de 50% de l’encaissement. Nous sommes également placés sur l’assurance équine ou l’assurance fine art, la couverture de bijoux ou le ticketing. A l’avenir, nous souhaiterions pouvoir nous développer sur le domaine des financial lines, de la D&O et du risque politique, ainsi que sur la partie asset avec la couverture de biens immobiliers ou de voitures de prestige.

La crise des gilets jaunes en France vous impacte-t-elle ?

Au contraire, elle nous a permis de réfléchir à l’amélioration de nos garanties et la mise en place de nouvelles solutions spécifiques pour aider les professionnels du spectacle ou les commerçants face à la fermeture de leurs établissements et la perte d’exploitation engendrée. Nous avons aujourd’hui souscrit de nouveaux contrats suite au mouvement des gilets jaunes, pour une perte de chiffre d’affaires qui se compte aujourd’hui au global en milliards d’euros.

De quelles capacités dispose aujourd’hui Circles Group sur le marché ?

Nous disposons aujourd’hui d’une capacité pouvant aller jusqu’à 50M d’euros sans réassurance. Cependant, pour les gros évènements de type sportif par exemple, il nous est possible de mobiliser davantage. Pour le dernier Grand Prix de Formule 1 de Hollande, la couverture de l’évènement s’élevait par exemple à 100M d’euros. Même si nous n’acceptons pas tous les risques, nous demandons systématiquement des clauses d’apérition avec tout pouvoir.

Avant de se réunir, Axa et XL étaient deux de vos réassureurs. Qu’est-ce que leur rapprochement change pour vous ?

Jusqu’au rachat d’XL par Axa, nous avions un « biding authority » avec chacun d’entre eux, ainsi qu’avec HDI, notre troisième partenaire. Désormais, même si nous avons perdu de fait un réassureur, nous nous efforçons de travailler avec les autres acteurs solides du marché et ces mouvements ne nous impactent pas.

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