Les assureurs scandinaves en tête sur l’efficacité et la digitalisation

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CHRONIQUE – En 2017, les assureurs scandinaves notés par S&P Global Ratings ont enregistré des résultats solides, particulièrement en non-vie, grâce à la qualité de leur souscription et à une bonne maîtrise des coûts.

Ils ont ainsi dépassé nos attentes au cours d’une année marquée par la persistance de taux d’intérêt bas, la nécessité de réaliser des investissements significatifs pour faire face aux évolutions règlementaires et la mise à niveau leurs systèmes informatiques. En effet, ces assureurs bénéficient de ratios de frais significativement plus faibles que leurs homologues européens, l’utilisation de solutions digitales avancées ayant contribué aux bons résultats 2017. Le ratio de frais s’établi à seulement 17% en moyenne sur les cinq dernières années, quand en comparaison, il est supérieur à 25% en Allemagne et se situe à environ 24% pour la France et l’Espagne.

Nous estimons que les assureurs scandinaves poursuivront leur recherche d’efficacité, notamment par l’internalisation de la gestion d’actifs, comme l’ont déjà fait par exemple les groupes Danica et Storebrand. L’intégration de la digitalisation à plusieurs niveaux de la chaine de valeur contribue également à cette efficacité par la génération d’économies : processus de gestion des sinistres très souples, facturation, remboursements des frais de santé. Le nombre de polices vendues via internet et smartphones a également augmenté. De notre point de vue, ces assureurs utilisent des solutions digitales innovantes qui ne sont encore qu’au stade de projet pour nombre d’assureurs européens.

Au-delà de ces initiatives, nous relevons l’émergence d’un grand nombre de start-ups dans le domaine de l’Assur-Tech. Ces entreprises interviennent sur les différents maillons de la chaine de valeur et plus particulièrement sur la distribution. Plutôt que de concurrencer les assureurs, la plupart d’entre elles coopère avec eux sans constituer de menace concurrentielle.

Le potentiel de la digitalisation est d’ailleurs loin d’être complètement exploité et, sur le long terme, les assureurs qui ne mobiliseront pas la technologie à leur avantage risquent d’être distancés. De plus, même si les évolutions technologiques ne seront pas un élément déterminant des changements de notes en 2018, leur influence pourrait à terme s’avérer croissante.

Charlotte Chausserie-Laprée
Analyste Assurance chez S&P Global Ratings

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