Grands risques : Comment Marsh France dématérialise ses échanges contractuels

Six mois après le lancement d’une solution d’échange et de signature de documents contractuels entièrement dématérialisée, Marsh France livre à News Assurances Pro un premier retour d’expérience aux côtés de l’un de ses clients et de ses assureurs, ainsi que de la plateforme EDICourtage sur laquelle il s’appuie.

Depuis mi-2019, Marsh France propose un service d’échange et de signature de documents en ligne, permettant à ses clients, mais aussi aux assureurs, de valider les contrats tout en gardant les informations et les documents confidentiels et protégés. Pour News Assurances Pro, le courtier, ainsi que l’un de ses clients et de ses assureurs, livrent un premier retour d’expérience sur cette solution.

« En tant que responsable des risques et des assurances de Worldline, j’ai pu constater que l’utilisation de l’e-signature avait été bénéfique à plusieurs niveaux : D’abord, au niveau de la confidentialité. Nous traitons des informations hautement confidentielles et l’utilisation de la plateforme permet des échanges dématérialisés, sans document physique sur les bureaux. Les documents ne sont visibles que par les destinataires définis dans la plateforme. C’est ensuite un gain de temps, et donc de productivité. Il n’y a plus de transport physique, plus de stockage, l’efficacité est réelle », indique Leen Zwaenepoel, Corporate risk & insurance manager chez le géant du services de paiement Worldline.

La plateforme d’échanges développée par EDICourtage offre un niveau de sécurisation face aux risques de fraude ou d’attaques cyber (certification ISO 27001, hébergement des informations en datas centers, etc). “En 2018, nous avons crée et testé auprès de 15 courtiers et assureurs un parcours unique qui permet au courtier, à l’assureur mais aussi au client final, d’utiliser de bout en bout une solution de signature électronique. En un seul acte de signature, le client final va, grâce à ce parcours, signer les documents du courtier et de l’assureur en même temps et chacun des acteurs de la chaîne ne pourra avoir accès qu’aux documents qui le concernent », lance Laurent Perret, le directeur des opérations d’EDICourtage.

Efficacité

Surtout, la plateforme EDICourtage est déjà utilisée par la plupart des porteurs de risques du marché. « Elle offre la flexibilité de pouvoir tout de même accéder aux documents pour les assureurs qui n’y sont pas encore. Depuis la mise en place de cette solution de signature électronique, quatre assureurs sont déjà très actifs dans l’utilisation de cette plateforme », explique pour sa part Julien Alzouniès, directeur des opérations & service clients chez Marsh France.

C’est notamment le cas d’Axa XL, l’un des porteurs de risques du courtier. « La signature électronique permet des échanges plus sécurisés, ce qui améliore grandement les process. C’est aussi un gage de confiance. Plus vite un document est signé, plus vite nous avons la certitude contractuelle d’une affaire, ce qui n’est pas toujours le cas sur le marché », précise pour sa part Sven Schade, global head of middle office chez Axa XL. « L’aspect ‘plateforme de marché’ d’EDICourtage nous a plu, car si chacun utilise sa propre solution il est compliqué pour l’ensemble des parties prenantes d’avancer rapidement. La vertu de la digitalisation, c’est d’être efficiente », poursuit-il.

Perspectives et axes d’amélioration

Pour l’heure, Marsh France fait état d’une très bonne acceptation du dispositif, puisque depuis sa mise en place en mai dernier, près de 1000 contrats ont déjà été signés sur la plateforme. « Elle fonctionne, elle est opérationnelle et certifiée aux standards de sécurité du marché (GDPR, cybersécurité, etc), mais il est aujourd’hui nécessaire de pouvoir encapsuler les processus de validation avant la signature des actes finaux. Ensuite, la question de la co-assurance se pose, avec la possibilité de pouvoir faire signer plusieurs porteurs de risques, même étrangers », ajoute Julien Alzouniès.

Du côté d’Axa XL, cette question est également au centre des améliorations qui pourraient être apportées. « En interne, l’adoption n’a pas été compliquée et la simplicité d’utilisation des parcours a été saluée par les équipes. De notre côté, nous l’intégrons dans nos appels d’offres ce qui la met en avant sur le marché », indique Sven Schade avant d’enchaîner : « Il ne faut pas attendre la plateforme parfaite. Tout est question de solution viable pour le client. Nous souhaitons être parmi les premiers à mettre en avant cette plateforme et nous attendons désormais l’intégration de la co-assurance dans le système, surtout sur les grands risques ».

« Parmi les axes d’amélioration, la possibilité de mettre en place une co-signature pourrait être un plus, notamment dans le processus de relecture des documents », explique de son côté Leen Zwaenepoel.

De son côté, EDICourtage, qui emménage d’ici peu dans de nouveaux locaux, planche déjà sur de nouveaux projets. « Nous pensons qu’il faut entre 3 et 5 ans pour que cette solution s’impose à tous les acteurs. Aujourd’hui, huit assureurs utilisent notre plateforme et quatre nouveaux vont la mettre en place cette année. Nous avons une ‘road map’ importante pour les prochains mois avec le développement de la co-assurance dans le système, mais aussi l’automatisation de certains process et la possibilité de connecter notre plateforme aux SI des courtiers et des assureurs », déclare Laurent Perret. Trois éditeurs du marché intègrent également cette solution via des API. « Certains opérateurs souhaitent également connecter cette solution à leur SI interne. Nous devons également travailler à une délégation de signature avec l’autorisation de plusieurs rebonds avant de valider un acte. Enfin, parmi les nouvelles fonctionnalités à venir, nous souhaitons travailler à la mise à disposition de cette plateforme en marque blanche pour d’autres courtiers ».

Au final, l’utilisation de cette solution permet également aux différents acteurs de la chaine de souscription d’économiser un volume de papier conséquent, à mieux gérer les coûts internes et à améliorer la pression sur les marges. « Cela demande de reclarifier les responsabilités dans les échanges et l’envoie des pièces contractuelles. C’est une transformation des mentalités que nous commençons aussi à instaurer sur les prestations de services, sur le conseil au client et nous envisageons de l’étendre sur la gestion de sinistres », conclut Julien Alzouniès

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