Generali : Le plan stratégique "plus ambitieux" des frondeurs
Les actionnaires frondeurs du numéro un de l'assurance en Italie, Generali, ont présenté vendredi un plan stratégique "plus ambitieux", selon eux, que le projet de son patron Philippe Donnet qui brigue un troisième mandat.
Proposés par le magnat de la construction Francesco Gaetano Caltagirone, deuxième actionnaire de Generali, Claudio Costamagna, candidat au poste de président du conseil d'administration, et Luciano Cirina, candidat au poste de DG, ont détaillé leurs priorités au cours d'une conférence de presse à Milan.
Ils dénoncent "la baisse continue de la position stratégique au cours des dernières années" de Generali face à ses concurrents, des "priorités stratégiques floues, une transparence limitée et un bas niveau d'ambition" de l'équipe dirigeante actuelle. Eux ambitionnent de doper les performances de l'assureur dont la capitalisation est passée "de 38 milliards d'euros en 2005 à 29 milliards aujourd'hui alors que tous nos concurrents ont cru" dans l'intervalle, a souligné Claudio Costamagna, un ancien banquier de Goldman Sachs, qui a présidé la Caisse des dépôts italienne (CDP) de 2015 à 2018.
Dans le détail, ils visent un revenu net annuel de 4,2 milliards d'euros en 2024 (contre 1,4 milliard en 2021), un cumul de liquidités compris entre 9,5 et 10,5 milliards sur la période 2022-2024, une économie structurelle de 600 millions pour atteindre un ratio coûts/revenus inférieur à 55% en 2024, et une "puissance de feu" de 7 milliards d'euros pour réaliser des fusions ou acquisitions.
"Un plan ambitieux mais absolument réalisable", a assuré M. Cirina. Responsable de la région Europe de l'est au sein de Generali depuis 2013, il a été suspendu mercredi par Generali. Un des chantiers sera de "nous concentrer exclusivement là où nous pouvons conjuguer croissance et rentabilité", ce qui implique de revoir le positionnement géographique de Generali, a-t-il indiqué. Dans un entretien au quotidien Il Sole 24 Ore, M. Gaetano a reproché au principal actionnaire, Mediobanca (avec 12,8% du capital mais 17,2% des droits de vote) d'"avoir assisté à la colonisation du marché italien de la part des banques d'affaires internationales, sans obtenir la réciprocité, sans démontrer sa capacité à se développer dans d'autres pays".
En Chine par exemple, a relevé M. Costamagna, "Generali s'est implanté en 2002, avant tous les autres, mais n'a pas progressé parce que personne ne s'en est vraiment occupé".
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