Edito/Top 5 : Rétro et boule de cristal

Cette semaine a fait la part belle au hors série sur le bilan 2015 de l’assurance avec tout en haut de notre top 5, une tribune de Bernard Spitz. Le président de la FFSA, de l’AFA et peut-être bientôt de la FFA, revient sur l’année 2015 pré-solvabilité 2 et LE combat des assureurs contre la vision «  court-termiste » des régulateurs. Bernard Spitz ne mâche pas ses mots dans cette tribune libre et évoque « une régulation imparfaite (…) qui doit rendre des marges de manœuvre aux financements de portefeuilles d’infrastructures ». Nul besoin de chercher bien loin sur LE combat des assureurs pour 2016.

On reste dans notre bilan 2015 de l’assurance, mais côté dommages avec l’interview d’Elisabeth Havis. Elle dresse un premier bilan de la loi Hamon, un an après son entrée en vigueur. « Ce n’est pas un élément perturbateur », juge la directrice générale adjointe du groupe Matmut. Un discours qui tranche avec le vent de panique qu’avait tenté de faire souffler le secteur à la simple évocation de la résiliation infra-annuelle, arguant que les tarifs pourraient augmenter. Reste que l’an 1 de la loi Hamon démarre finalement cette année. Les contrats concernés auront tous soufflé une bougie de plus.

En troisième position la cession d’une partie de Groupama Banque à Orange nous projette dans le futur de l’assurance-banque. Un modèle qui peine à décoller quand celui de la bancassurance grappille chaque année des parts de marché côté assurance. Les négociations entre l’opérateur mobile et la mutuelle d’assurance sont une bonne nouvelle pour les deux. Le premier ne part pas d’une page blanche. Le second s’offre une bouffée d’oxygène dans le cadre de Solvabilité 2 en raison d’une activité très gourmande en capital. Il se désengage par ailleurs d’un domaine plutôt en perte de vitesse.

Retour au bilan de l’assurance et à la réglementation vue cette fois-ci par Arnaud Chneiweiss. Lui non plus n’est pas tendre avec les régulateurs et les autorités. Trop nombreux, ils paralyseraient le secteur de l’assurance et ses envies débordantes d’innovation. Et le secrétaire général de l’AFA d’appeler au choc de simplification pour 2016. Un souhait certainement partagé par les assurés qui pour certains se sentent perdus à la lecture de leur contrat.

Arnaud Chneiweiss, Bernard Spitz, mais également Henri de Castries ou encore Thierry Derez, tous évoquent la réglementation dans leur contribution au bilan 2015 de l’assurance. Il semble qu’avec le digital, l’uberisation, voire la disruption, ce fut l’un des mots-clés l’an passé. Et pour cause, transposition, réforme, directive et loi ont émaillé ces derniers mois comme le montre notre chronologie des événements réglementaires de 2015. Et en 2016 ? Année pré-électorale oblige, les paris sont ouverts sur l’appétit des pouvoirs publics à réformer.

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