Expliquer l'assurance relève de la gageure. A plus forte raison en tant de crise quand les attentes sont immenses et parfois déçues.
A mon humble niveau, j'ai souvent été questionné ces derniers mois sur ce sujet lancinant : Pourquoi les assureurs n'indemnisent-ils pas les restaurateurs ? Interrogation sensible, qui, dans un monde prompt au manichéisme, tend à vous ranger du côté des méchants si vous tentez de justifier ce refus. Le concept de la presse professionnelle indépendante est déjà compliqué à faire entendre, alors, si en plus vous justifiez un refus d'indemnisation par le caractère systémique d'un risque, vous rentrez dans la fameuse catégorie du « journaliste à la solde de ». « Mais tu travailles pour quel assureur ? » me demande-t-on régulièrement. « Aucun, notre groupe de presse est indépendant. Et même si nous subissons parfois des pressions, aucun assureur ne dicte notre ligne éditoriale ». La conversation s'achève régulièrement par un « mouais » empreint de suspicion.
La pédagogie est un art difficile. Surtout lorsqu'elle s'attache à éclairer une matière complexe et source de défiance. Les attaques à l'endroit du secteur ces derniers mois en sont la preuve. Elles sont quelques fois justifiées, ne le nions pas. Mais elles ont aussi démontré un manque de connaissance des rouages de l'assurance, parfois même venant de ceux qui votent les lois régulant son activité. Ne nous voilons pas la face, les assureurs sont de piètres pédagogues.
Pour ma part, j'ai tenté d'expliquer l'assurance à mes enfants désireux de comprendre sur quoi je travaillais tous les jours. Le principe est assez simple : on verse de l'argent à une entreprise pour qu'elle nous vienne en aide en cas de pépin. Mais j'ai senti, après quelques secondes d'exposé, que je les avais perdus. Pourtant, je n'avais pas encore évoqué le pilier 1 de Solvabilité 2.
Heureusement, depuis quelques jours, je peux assouvir cette soif de transmission. Car la rédaction de News Assurances Pro s'est agrandie. Sachez, chers lecteurs, qu'une nouvelle journaliste nous a rejoint au début du mois d'avril. Mathilde Castagna sera chargée de suivre l'épargne et toutes ses composantes. Terrains de jeu ô combien complexes et ardus pour qui n'a jamais couvert la matière assurantielle. Mais les journalistes se nourrissent de la complexité pour étancher cette curiosité qui est le moteur de leur métier. Les sujets faciles sont rébarbatifs. Nous aimons défricher, démêler, confronter pour, in fine, comprendre et rapporter le fruit de cette compréhension. Être pédagogue finalement. Pas pour enseigner, mais pour renseigner.
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