Thomas Fatome, directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), détaille sa stratégie pour faire face à la deuxième vague de l’épidémie Covid 19.
Invité par l’Association de journalistes de l’information sociale (AJIS), Thomas Fatome a expliqué comment la Cnam se mobilise pour faire face à l’épidémie. La différence par rapport à la première vague réside dans « la nécessite de maintenir une continuité de service public », indique Thomas Fatome.
La Cnam veut éviter à tout prix la renonciation aux soins pour cause de confinement constatée au printemps dernier. Le réseau des caisses primaires est mobilisé pour favoriser l’accès aux soins. L’Assurance maladie a lancé une campagne de communication pour adresser des messages ciblés, notamment envers les personnes atteintes d’une affection de longue durée. « Il est encore trop tôt pour savoir s’il y aura une baisse du recours aux soins lors de ce deuxième confinement. Des pratiques se sont un peu ajustées pendant les premiers jours. La stabilisation de la doctrine est à la continuité des soins », indique Thomas Fatome.
Un milliard pour les OC c’est un plancher
Le DG de la Cnam a été interrogé sur l’estimation de deux milliards d’euros d’économies pour les organismes complémentaires en 2020. « Le ministère avait fait cette estimation prévisionnelle. Le PLFSS prévoit une contribution exceptionnelle d’un milliard pour 2020. Il est vraisemblable que ce niveau de contribution soit une forme de plancher. Il faudra probablement relever les compteurs en 2021. Il faudra avoir toutes les données de l’année pour faire le compte global, y compris sur la revalorisation qui doit avoir lieu en 2021 », a répondu Thomas Fatome.
500.000 téléconsultations par semaine
La Cnam a adopté des mesures dérogatoires pour permettre l’intervention de médecins libéraux dans les ehpad ou encore pour permettre aux professionnels de santé d’effectuer des téléconsultations au téléphone, sans contraintes. Pendant les 15 premiers jours de ce deuxième confinement, la Cnam a enregistré 500.000 téléconsultations par semaine, des niveaux assez proches de ceux enregistrés pendant le premier confinement. Le volume des téléconsultations avant le 30 octobre avoisinait les 50.000 actes.
Pendant le premier confinement, les professionnels de santé en perte d’activité ont pu demander des indemnisations. La Cnam a versé un million d’euros d’aides à 200.000 professionnels de santé. Lors de ce deuxième confinement, les professionnels travaillant dans des établissements de santé dont l’activité a été déprogrammée pourront demander à être indemnisés.
Un million de tests antigéniques ont été délivrés aux pharmacies. Environ 250.000 tests ont été réalisés depuis la fin du mois d’octobre. Aujourd’hui, 14 millions d’euros ont été remboursés par l’assurance maladie concernant les tests.
La Cnam est également le pilote du dispositif de Contact Tracing mis en place par la Cnam pour casser les chaînes de contamination. “5 millions de personnes ont été appelées depuis mi-mai, dont 1,2 million ont été testées positives à la Covid-19. Le contact Tracing a mobilisé plus de 10.000 équivalents temps pleins“, selon Thomas Fatome.
Enfin, Thomas Fatome a partagé ses principales priorités pour les mois à venir : « Nous allons mettre en mouvement une feuille de route numérique en santé. Nous préparons l’espace numérique en santé pour 1er janvier 2022, le développement de l’e-prescription, la dématérialisation de la carte vitale. Ce sont de gros chantiers opérationnels et des innovations qui peuvent modifier les conditions d’exercice des professionnels et les parcours des assurés », indique Thomas Fatome. Parmi les autres projets, la Cnam a lancé des travaux sur la gestion du risque, sur l’accès aux droits/accès aux soins et sur l’évaluation de la fraude.
