Bertrand de Surmont : “Il est important que la voix des courtiers soit portée directement à Bercy”

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Bertrand de Surmont, le président du syndicat Planète CSCA

INTERVIEW – Impliqué dans les travaux sur le futur régime Cat’ San’, le syndicat des courtiers vient de lancer un service d’écoute et de soutien psychologique à destination des dirigeants de cabinets. Quelques jours après avoir tiré la sonnette d’alarme sur la situation de la PE sans dommage, le président de Planète CSCA fait également le point sur le volet réglementaire.

Comment allez-vous utiliser l’aide apportée il y a quelques jours par CGPA ?

Nous sommes flattés et heureux de l’aide apportée par CGPA, c’est un vrai geste d’assureur, assez rare pour être souligné. L’ensemble de la dotation sera utilisé au service de nos adhérents, notamment pour leur fournir des kits de première nécessité (masques, gels hydroalcooliques, etc) en vue d’une reprise de l’activité.

En liaison avec les partenaires sociaux, nous avons mis en place un groupe de travail « retour dans les entreprises ». L’idée est de pouvoir guider les courtiers inquiets en leur indiquant les bonnes pratiques à adopter : quel niveau de sécurité pour le retour au travail des collaborateurs ? Faut-il privilégier le télétravail, les rotations de personnel, le retour à l’emploi d’un véhicule de société, etc…

Nous attendons encore les précisions du gouvernement pour ajuster ce document sur lequel nous travaillons en collaboration avec la FFA et Agea et qui sera disponible la première semaine de mai.

Nous allons également ouvrir une cellule d’assistance psychologique pour les dirigeants de nos cabinets membres, en partenariat avec CFDP et RMA (Ressources Mutuelles Assistance). Ces derniers pourront également en faire bénéficier leurs salariés à des tarifs négociés par le syndicat.

Quel sera votre rôle dans les travaux du futur régime Cat’ San’ ?

La participation de Planète CSCA au groupe de travail de Bercy sur un futur mécanisme d’indemnisation des catastrophes sanitaires est une bonne chose. Les courtiers d’assurance et de réassurance ont une expérience et une expertise reconnue sur ce domaine, notamment en matière de captives.

Il est important que la voix des courtiers soit portée directement à Bercy au même titre que les autres fédérations du secteur, car nous sommes en pointe sur ces sujets. Néanmoins, le chantier qui s’ouvre est immense et quel que soit le mécanisme final qui sera adopté, l’État devra jouer son rôle, tout comme l’Europe également.

La crise du coronavirus remet-elle en cause le calendrier réglementaire ?

La crise du coronavirus n’a pas perturbé les échéances réglementaires les plus importantes. La révision de MIFID II qui était prévue en avril prochain a été reportée à fin juin.
Concernant la VAD, sujet sur lequel les décisions prises par le CCSF en fin d’année dernière nous paraissaient faire consensus, la mise en conformité des acteurs ne devrait pas être perturbée par la situation. Même si celle-ci favorise la vente à distance, une fois cette crise passée, nous allons devoir nous interroger sur le sérieux et les pratiques de certains de nos membres et prendre les décisions qui s’imposent, notamment pour ceux qui ne respectent pas les règles.

Nous échangeons également très régulièrement informations et bonnes pratiques avec les autres membres du Bipar et du WFII (World Federation of Insurance Intermediaries) pour comprendre les impacts sur les intermédiaires et les perspectives de sortie de cette crise à l’échelle européenne et mondiale. Plus globalement, les régulateurs vont devoir mettre la pédale douce sur la réglementation pour ne pas entraver les conditions nécessaires à la reprise.

Que pensez-vous des dernières annonces de soutien faites par certains assureurs ?

Planète CSCA salue la décision annoncée par MMA le 27 avril de verser, par l’intermédiaire des courtiers et des agents, une indemnité de crise sanitaire pour soutenir les clients professionnels et TPE. Cette mesure répond aux demandes formulées par Planète CSCA en fin de semaine dernière d’apporter des réponses concrètes aux besoins en trésorerie des entreprises.

Les courtiers recevront dans les prochains jours le processus et les modalités d’utilisation de ces sommes. Il faut absolument que les autres porteurs de risques rejoignent ce mouvement pour accompagner les TPE/PME, les artisans, les commerçants dans cette période où notre tissu économique doit être préservé.

Que pensez-vous du sujet ?