Investissements : CNP Assurances s’attaque à la biodiversité

Vincent Damas
Vincent Damas, directeur RSE du groupe CNP Assurances.

CNP Assurances renforce ses objectifs liés à son impact sur la biodiversité et annonce avoir signé le Finance for biodiversity pledge.

Ce n’est pas la première fois que CNP Assurances fait parler d’elle sur des sujets climatiques. En effet, plus tôt dans l’année, l’actionnaire du groupe Total c’était opposé à la stratégie climat du géant pétrolier en votant contre lors de son assemblée générale. Quelques mois plus tard, le directeur RSE de CNP Assurances, Vincent Damas souhaite renforcer ses engagements en faveur de la biodiversité et s’engage auprès de 55 institutions financières, cumulant 9.000Mds d’euros d’actifs en signant le Finance for biodiversity pledge.

En tant que signataire, CNP Assurances s’est engagée à intégrer la biodiversité dans sa politique d’investissement responsable. Ainsi, le bancassureur évaluera l’impact positif et négatif de ses investissements sur la biodiversité, afin d’en publier les données et d’en rendre compte chaque année lors de son assemblée générale.

Aller plus loin

Le bancassureur ne s’arrête pas là. La filiale de la Banque Postale se fixe de nouveaux objectifs sur des secteurs d’activité comme les actions et obligations d’entreprises, l’immobilier, les infrastructures, les forêts et le fonctionnement interne de la compagnie. Concernant les obligations et actions d’entreprises, CNP Assurances souhaite – en plus du dialogue actionnarial déjà mis en place – ouvrir une discussion avec cinq entreprises, chaque année afin de les inciter à adopter une stratégie en matière de biodiversité. « Nous allons cibler les entreprises qui ont le plus fort impact sur la biodiversité, notamment celles des secteurs agroalimentaire et énergétique », a indiqué Vincent Damas.

Une transparence avancée

De son côté, le bancassureur montrera le chemin en mesurant l’empreinte biodiversité de l’ensemble de son portefeuille, dont l’objectif est d’atteindre 20Mds d’euros d’investissement vert. « C’est un sujet multidimensionnel avec différentes pressions qui s’exercent simultanément sur la biodiversité. Nous avons publié pour la première fois en mai 2021 l’empreinte biodiversité de notre portefeuille d’investissements. Grâce à un fournisseur de données qui collecte et harmonise les données publiées par les entreprises et en utilisant un modèle scientifique « pressions-impacts », nous en déduisons l’empreinte biodiversité de chaque entreprise, exprimée en mètres carrés artificialisés », a commenté Vincent Dumas. En revanche, peu d’acteurs sur le marché ont fait cette démarche, ce qui complique la comparabilité des données publiées. «  Notre première estimation est que chaque millier d’euros que nous investissons dans les entreprises artificialise 14 mètres carrés de nature chaque année. Etant parmi les premiers à publier cette mesure, il est difficile de nous benchmarker. Notre objectif à terme est bien de réduire les impacts négatifs de nos investissements sur la biodiversité », a ajouté Vincent Damas.

Dans le secteur de l’immobilier, le bancassureur s’est concentré sur les plateformes logistiques qui se multiplient, dues notamment à l’essor du commerce en ligne. « La plupart des plateformes logistiques ont un impact sur la biodiversité car elles sont souvent construites sur d’anciennes terres agricoles : il convient d’être vigilant sur leur expansion », a indiqué le responsable RSE.

CNP Assurances a également annoncé des mesures concernant les 56.000 hectares qu’elle possède, soit l’équivalent de 78.431 terrains de football. « Nous allons interdire les herbicides et fongicides dans nos forêts, favoriser la protection des espèces animales, aménager des corridors écologiques mais aussi conserver les arbres sénescents ou morts qui abritent une biodiversité importante », a ajouté Vincent Damas.

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