Dépendance : Henri de Castries minimise l’intervention de l’État dans le financement de la perte d’autonomie

Dimanche, Henri de Castries était l’invité du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro. Le PDG du groupe Axa a précisé quel rôle les assureurs privés pourraient jouer dans la prise en charge du risque dépendance, sans pour autant renier une intervention de l’État.

Henri de Castries n’a jamais caché sa volonté d’instaurer un système assurantiel obligatoire pour financer le risque de dépendance. Sur l’antenne de RTL, le PDG du groupe Axa est revenu sur la mise en place d’un tel processus. « C’est un sujet qui concerne les classes moyennes, parce qu’il y a des gens qui ont assez de moyens pour que la dépendance ne soit pas insurmontable. Mais les classes moyennes sont en face d’une insuffisance de financement de ces besoins. Il faut trouver une solution », explique le dirigeant.

« Ce qui est clair c’est que la mécanique qui existe aujourd’hui, qui est celle de l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie), est une mécanique publique, d’État, qui ne suffit pas. Il faut réfléchir à des modes alternatifs. Les assureurs, de par leur expérience, ont un certain nombre de propositions à mettre sur la table », affirme Henri de Castries.

L’État comme définisseur des règles

En rappelant le principe de mutualisation du risque, Henri de Castries a défendu l’instauration d’un système d’assurance dépendance obligatoire, à l’image de ce qui se fait à Singapour. Le patron d’Axa ne souhaite pas pour autant délaisser l’intervention de l’État, mais minimise son rôle. « Techniquement, c’est un risque qui est assurable parce que c’est un risque qui est aléatoire. Si on s’y prend suffisamment à l’avance, c’est quelque chose que l’on peut gérer, parce que l’on peut, en demandant des cotisations modestes, constituer des réserves qui le jour venu permettent de faire face au besoin », explique M. de Castries. « Nous disons que l’on peut, là-dessus, envisager des solutions de type assurantiel ».

Et le dirigeant de préciser que « bien sûre il ne faut pas que l’État soit absent, et je pense que c’est l’occasion d’inventer une forme de protection sociale moderne ». Ce dernier préconise que la sphère publique intervienne pour définir les règles, laissant ensuite les opérateurs privés (assureurs) appliquer ces règles avec le meilleur service possible. « Ça existe déjà en responsabilité civile automobile qui est une assurance obligatoire dès lors qu’on a une automobile. Tout le monde est obligé de s’assurer. Est-ce que le secteur est mal géré ou peu compétitif ? Je pense que personne ne le dirait », poursuit-il.

« Ce que nous disons, c’est que si l’on veut que les choses fonctionnent, il faut plutôt choisir un système dans lequel l’État se posera en définisseur des règles, un système où les gens pourront se couvrir à l’avance, et un système où la couverture du risque serait universelle pour protéger les faibles ».

Sources : RTL

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