Santé : Le monde mutualiste se mobilise pour les réseaux de soins conventionnés

Les réseaux de soins conventionnés créent le débat. Réunis autour d’une table de conférence, Guillaume Sarkozy, délégué général de Malakoff Médéric et Jean-Martin Cohen Solal, directeur général de La Mutualité Française, ont explicité l’intérêt d’un tel dispositif pour le monde mutualiste.

Mercredi 21 novembre, l’Assemblée nationale examine en commission la proposition de loi qui vise à modifier le Code la mutualité et donner la possibilité aux mutuelles de conventionner avec des réseaux de soins comme le font les assureurs ou les IP. Un amendement est prévu à cette proposition pour garantir la liberté de choix des patients. Marisol Touraine, ministre de la santé, invitée à une conférence sur l’économie et la santé organisée par Les Echos, s’est exprimée sur le sujet. « Il y a un enjeu important autour de cette proposition de loi qui est attendue des instances mutualistes. Il s’agit d’abord de faire en sorte qu’il n’y ait pas de différence entre les organismes complémentaires. Il s’agit aussi de faire en sorte que ces réseaux mutualistes permettent à chacun de pouvoir accéder a des soins de bonnes conditions et des conditions qui restent marquées par un principe de liberté du patient et liberté d’installation et de pratiques du médecin ». La ministre a précisé, un détail important à savoir que « le gouvernement ne souhaite pas qu’il y ait des remboursements différenciés ».

Légitimer les réseaux de soins

Guillaume Sarkozy, délégué général de Malakoff Médéric, a aussi réagi quant à la création de réseaux de soins. Pour lui cette proposition de loi est une « formidable annonce » mais « il va falloir avoir une réflexion sur les conditions dans lesquelles nos adhérents pourront accéder à ces réseaux ». M.Sarkozy a aussi insisté sur la nécessite d’encadrer les dépassements d’honoraires. « Nous couvrons largement les dépassements d’honoraires ce que nous ne voulons plus c’est payer pour une même pathologie des honoraires qui vont de 1, à 3 ou 4 sans savoir pourquoi. Il est donc très important que nous puissions créer un réseau ». A ce sujet, Marisol Touraine a indiqué espérer qu’au « moins 33% des médecins signent » le contrat d’accès aux soins.

Le sujet des hausses tarifaires des praticiens a passionné puisque Jean-Martin Cohen Solal, directeur général de La Mutualité Française, a rebondi sur les dépassements d’honoraires. « Certaines professions médicales et paramédicales ne veulent pas réguler leur honoraires, ils veulent une tarification complètement libre et ce n’est plus possible ». Puis, il a dressé un constat plus large sur la santé en France: « La Sécurité sociale ne suffit plus pour accéder aux soins, le taux d’effort des français pour accéder aux complémentaires est à son maximum et donc il faut maitriser les dépenses pour ne pas que le prix des primes augmentent. De fait, il faut réguler les dépassements d’honoraires. »

Favoriser la prévention

La ministre a profité de ce moment de parole pour donner sa vision de la santé de demain. Elle a indiqué que le gouvernement faisait de la prévention des risques psychosociaux, une priorité. « Les politiques de santé sont un atout pour le redressement de la compétitivité française. Quand on parle de compétitivité, on parle de productivité cela suppose que les salariés puissent bénéficier de conditions de travail qui soient satisfaisantes. Depuis quelques temps, nous avons constaté que les conditions de travail sont perçues comme plus difficiles et, de fait, il y a eu une augmentation de situation de mal être au travail  ce qui relève de la santé. »

A noter que les dépenses liées à la santé qui résultent de situation de mal-être au travail s’élèvent entre 2 à 3Mds  d’euros. « La santé au travail doit s’inscrire dans le cadre d’une politique de santé publique, » poursuit Mme Touraine.

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