Retraites : La Mutualité Française s’inquiète des effets collatéraux

Le siège de la Mutualité Française
Le siège de la Mutualité Française, avant les travaux de rénovation.

La Mutualité Française considère que la réforme des retraites néglige les répercussions sur les autres branches de la protection sociale.

La Mutualité Française prend position sur le projet de réforme des retraites que porte le gouvernement. La fédération mutualiste souligne que le recul de l’âge de départ à la retraite aura des conséquences lourdes en matière de frais de santé, de prévoyance et de chômage. « Le seul paramètre de l’âge de départ à la retraite est insuffisant pour atteindre l’équilibre global du système en répercutant des dépenses sur d’autres branches de protection sociale », écrit la fédération dans un communiqué.

Sans exprimer clairement son opposition, la FNMF est très critique sur les conséquences du projet de réforme. Pédagogue, la fédération déploie son argumentaire. Elle rappelle dans un communiqué que le report d’un an de l’âge moyen de départ a eu un impact de 10 points sur la sinistralité prévoyance dans les entreprises. En allongeant la durée de travail, le nombre d’arrêts de travail longue durée et de décès augmente mécaniquement.

L’employabilité des seniors inquiète

Aujourd’hui seulement un tiers des Français âgés de 60 à 64 ans travaille, un taux d’emploi près de 13 points derrière la moyenne de l’OCDE. La Mutualité Française pointe du doigt l’employabilité des seniors et le nécessaire maintien des salariés seniors en bonne santé. Sans actions concrètes en la matière, le nombre de personnes ni en emploi ni en retraite pourrait augmenter dans les prochaines années, s’inquiète la FNMF. Pour inverser cette tendance, les mutuelles évoquent « la qualité de vie et des conditions de travail, la prévention de l’usure professionnelle et des mécanismes de formation et d’accompagnement des fins de carrière ».

Attention aux inégalités

Afin de garantir le financement du système de retraites, la Mutualité Française propose d’abonder le fonds de réserve des retraites quand la conjoncture économique est favorable. « Si le fonds avait été abondé comme initialement prévu et si son utilisation n’avait pas été détournée de sa finalité originelle d’amortissement des cycles conjoncturels, la question du financement d’ici 2027 se poserait avec beaucoup moins d’acuité », dénonce la FNMF.

Par ailleurs, la fédération plaide pour que le montant des pensions de retraite vienne corriger les inégalités d’espérance de vie entre les catégories de travailleurs. Et la Mutualité Française d’alerter sur les risques qui pèsent sur les mécanismes de solidarité : « allongement de la durée de cotisation excédant les gains d’espérance de vie, reproduction à la retraite des inégalités de revenus de la vie active, baisse du niveau des pensions pour les carrières incomplètes, en particulier pour les femmes ».

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