Résultats 2023 T3 : Scor retrouve la rentabilité, mais déçoit les attentes

Le siège de Scor à Paris.
Le siège de Scor à Paris.

Le réassureur Scor a continué de redresser la barre au troisième trimestre, avec un bénéfice net de 147M d’euros selon ses chiffres publiés ce vendredi 10 novembre, un résultat cependant en dessous des attentes et qui lui vaut d’être sanctionné en Bourse.

Les analystes sondés par Bloomberg tablaient sur environ 170M d’euros de bénéfice. Ceux de Jefferies se sont dit « déçus » dans une note. L’action de Scor perdait 8,07% à 25,75 euros vers 9H40 à la Bourse de Paris, effaçant ses gains enregistrés depuis juillet.

L’écart entre les attentes des analystes et le résultat publié par Scor provient d’un choix stratégique de « prudence », a justifié lors d’une conférence de presse le directeur financier et directeur général adjoint François de Varenne.

L’activité dommages et responsabilité («P&C»), par ailleurs affectée par le coût des incendies du mois d’août à Hawaï, a en effet bénéficié de provisions supplémentaires.

Une détermination confirmée

« Les résultats sur neuf mois confirment la détermination de Scor à atteindre ses objectifs », a souligné dans un communiqué le directeur général Thierry Léger, arrivé début mai après l’éviction de son prédécesseur Laurent Rousseau et peu avant le décès du président emblématique de l’entreprise Denis Kessler, en juin.

La société, dont l’activité consiste à assurer les assureurs, a dévoilé le 7 septembre un plan stratégique pour 2024 à 2026 centré sur la croissance de la « valeur économique » (somme des fonds propres et des profits futurs attendus) de l’entreprise.

Avec un troisième trimestre dans le vert, contrairement à l’an dernier à la même période, le bénéfice net de Scor s’élève à 650M d’euros depuis le début de l’année. C’est davantage qu’en 2021 (+456M d’euros) et sans comparaison avec la perte nette de 301M d’euros enregistrée l’an dernier.

Les revenus brut d’assurance, nouvel équivalent du chiffre d’affaires après un changement de normes comptables pour le secteur intervenu au 1er janvier, ont augmenté de 10,2% sur un an au troisième trimestre à taux de change constants, à 4,24Mds d’euros.

Le ratio combiné, indicateur clé qui rapporte le montant des primes encaissées aux décaissements effectués, s’est élevé sur l’activité dommages et de responsabilité à 90,2% entre juillet et septembre. Un ratio supérieur à 100% signifie que l’entreprise perd de l’argent et que l’activité n’est pas rentable.

Scor est par ailleurs engagé dans une procédure d’arbitrage avec l’assureur français Covéa (MMA, Maaf, GMF), écho de la tentative de rachat avortée du second sur le premier en 2018.

Le désaccord, mentionné dans le rapport sur la solvabilité et la situation financière 2022 de l’entité Covéa Coopérations, concerne une des clauses de leur accord de paix de juin 2021, l’acquisition par Covéa de 30% de programme de réassurance porté par Scor basé en Irlande, qui se révèle particulièrement coûteux.

Rappelant que cette procédure d’arbitrage n’était pas inhabituelle, M. Léger a indiqué lors d’une conférence de presse que Covéa était un « très bon client » et qu’il espérait « mettre cet épisode derrière (lui) le plus vite possible ».

Que pensez-vous du sujet ?