Résultats 2022 S1 : Cat Nat et guerre en Ukraine pèsent sur Scor

Le siège de Scor à Paris.

Le groupe de réassurance français Scor a publié jeudi une perte nette de 239 millions d’euros pour le premier semestre, entaché par la guerre en Ukraine et l’impact de nombreuses catastrophes naturelles, notamment une sécheresse au Brésil.

“C’est un résultat négatif, qui se détériore”, a admis le directeur général Laurent Rousseau, lors d’une conférence de presse par téléphone. Au deuxième trimestre, le groupe affiche une perte nette de 159 millions d’euros, après un premier trimestre déjà dans le rouge (-80 millions d’euros). Ce résultat contraste fortement avec la première moitié d’année 2021, lorsque la société, dont l’activité consiste à assurer les assureurs, gagnait 380 millions d’euros.

La sécheresse qualifiée d’extraordinaire au Brésil y est pour beaucoup dans la dégradation des comptes du premier semestre 2022. Initialement chiffré à 200 millions d’euros, le coût de cette sécheresse est finalement de 193 millions d’euros, l’essentiel portant sur le deuxième trimestre. Cet épisode se situe dans un contexte plus large d’impact plus fort des
catastrophes naturelles lié au dérèglement climatique, matérialisé également par des “fortes inondations en Afrique du Sud et des tempêtes en France” entre avril et juin.

La provision de 85 millions d’euros passée au premier trimestre au titre de la guerre en Ukraine reste inchangée. Les résultats ont également souffert de ce que le directeur général appelle “l’inflation sociale” aux Etats-Unis, c’est-à-dire “des jurys et des tribunaux
particulièrement ouverts à la réouverture d’indemnisation d’entreprises et d’individus”, selon lui.

C’est le cas, par exemple, pour des affaires de violences sexuelles datant du début des années 1980, “dont la période de prescription a été rouverte”, explique M. Rousseau. Scor était alors réassureur de diocèses. Les primes brutes émises, équivalent du chiffre d’affaires, ont cependant augmenté de 8,3% à taux de change constants au premier semestre par rapport à la même période en 2021, à 9,69 milliards d’euros. La Bourse a mal accueilli ces résultats jeudi matin: le titre perdait près de 10% à l’ouverture, à 18,51 euros.

Dans cet “environnement complexe”, Scor “maintient le cap et se prépare à affronter des vents contraires et à tirer parti des courants plus porteurs à venir”, indique le groupe dans son communiqué de résultats. Sa stratégie consiste notamment à réduire son exposition aux “périls sensibles à l’évolution du climat”.

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