Rapprochement Aon/Willis : Les craintes de l’Union européenne

Bureaux d'Aon
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La Commission européenne a ouvert lundi une enquête approfondie sur le rachat par le britannique Aon, numéro deux du courtage d’assurance, de son concurrent Willis Towers Watson, troisième mondial, pour 30 milliards de dollars, par échange d’actions.

Bruxelles craint que l’opération réduise le choix et augmente “les prix pour les clients européens sur le marché du courtage en assurance des risques commerciaux”, a expliqué la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, citée dans un communiqué.

A l’issue d’une enquête initiale, “un certain nombre de sujets de préoccupation” ont été mis en évidence par la Commission, qui “va maintenant procéder à un examen approfondi des effets de l’opération afin de déterminer si elle est susceptible de réduire de manière significative l’exercice d’une concurrence effective”. L’exécutif européen dispose de 90 jours ouvrables, soit jusqu’au 10 mai 2021, pour prendre une décision.

Le rachat par Aon de Willis Towers Watson, côté sur le Nasdaq et qu’il convoitait depuis longtemps, avait été annoncé en mars 2020. Aon, dont le siège se trouve à Londres mais est coté à New York, entend par cette fusion profiter de “capacités complémentaires pour accélérer sa stratégie de croissance”.

Le courtier prévoit que cette coûteuse acquisition aura un effet positif sur ses résultats par action dès le premier exercice complet après le rapprochement. Le nouveau groupe aura sa maison mère enregistrée en Irlande, et une présence importante à Chicago, New York et Singapour, avec des effectifs de quelque 95.000 personnes dans le monde.

En pro forma, Aon souligne que le chiffre d’affaires des deux groupes pour 2019 pesait 20 milliards de dollars, dépassant l’actuel numéro un du secteur, l’américain Marsh & McLennan, dans un contexte de consolidation du secteur qui dure depuis plusieurs années.

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