Charbon : Covéa, Groupama et les bancassureurs épinglés

lundi 23 juillet 2018
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L'ONG Les Amis de la Terre dénonce les investissements dans l'industrie du charbon de Covéa, Groupama et les bancassureurs.

Alors que des grands acteurs du secteur de l'assurance comme Axa, Generali, Scor, Allianz, Macif ou AG2R La Mondiale s'engagent à désinvestir progressivement du charbon, d'autres acteurs de l'assurance jouent les retardataires. L'ONG Les Amis de la Terre n'a pas manqué de les citer dans une note de presse intitulé « Charbon et climat : où en sont les assureurs français ? », deux mois avant la nouvelle édition du One Planet Summit.

Selon Les Amis de la Terre, Groupama et Covéa, investissent 42 millions d'euros et 11 millions d'euros respectivement dans des entreprises de la “Coal Plant Developers List” (CPDL). Cette liste contient 120 noms d’entreprises analysées comme étant les plus agressives en matière de développement de nouvelles centrales à charbon. Les Amis de la Terre estiment que les bancassureurs français investissent 1624 millions de dollars dans ces entreprises.

L'ONG accuse Covéa et Groupama ainsi que les bancassureurs « d'inaction ». L'ONG rappelle le rôle déterminant des gestionnaires d'actifs dans le développement des énergies renouvelables et dans la sortie du charbon, une énergie fortement émettrice de CO2.

Dans sa note, l'ONG évalue également les engagements pris par les assureurs français sur le secteur du charbon. La Fédération françaises de l’assurance a déclaré en décembre 2017  ”acte de la volonté de ses membres de ne plus investir dans les entreprises qui ne renonceraient pas à leur plan de développement de nouvelles centrales à charbon”. Par la suite, Axa s'est engagé à exclure les entreprises qui prévoient plus de 3GW de nouvelle capacité. Scor et Macif se sont récemment engagées à exclure les 120 entreprises de la Coal Plant Developers List. Et AG2R La Mondiale va encore plus loin et intègre 282 entreprises prévoyant de nouvelles capacités de charbon listées dans la Global Coal Exit List.

Les Amis de la Terre évaluent également les engagements d'Axa, pionnier dans le désinvestissement du charbon dès 2015. Axa ne couvre plus les constructions de nouvelles centrales et mines de charbon. L'assureur s'engage à ne plus couvrir en dommages les infrastructures existantes. Cependant, Axa continue à assurer les couvertures étendues, par "package". L'exclusion d'Axa concerne les projets, et pas les entreprises, "pouvant ainsi continuer d'assurer des acteurs très exposés au secteur du charbon", signale l'ONG. Côté investissement, Axa exclut les entreprises qui tirent plus de 30% de leurs revenus du charbon ou qui produisent plus de 30% de leur électricité à base de charbon, ainsi que les entreprises minières qui produisent plus de 20Mt de charbon par an et les entreprises qui prévoient plus de 3GW de nouvelle capacité. En revanche, Axa investit toujours 126 millions d'euros dans des entreprises polonaises fortement exposées au charbon, selon les Amis de la Terre.

Scor, pour sa part, n'assure plus les nouveaux projets de mines de charbon ni les mines et centrales de lignite existantes. « Contrairement à Swiss Re, SCOR n’a aucun critère pour les couvertures par “packages” ou traités de réassurance. En 2017, SCOR figurait parmi les premiers réassureurs à réassurer par traité l’assureur polonais PZU, qui assure à lui seul plus de 80% des mines de charbon, ainsi que des centrales à charbon couvrant 30% de la capacité de génération d’électricité de la Pologne », indiquent Les Amis de la Terre. Côté investissements, Scor exclut les entreprises qui génèrent plus de 30% de leurs revenus à partir du charbon et les 120 entreprises de la CPDL. En revanche, le réassureur n'a pas pris le critère des entreprises qui produisent plus de 30% de leur électricité à base de charbon. Les Amis de la Terre regrettent également que Scor n'ait pas inscrit son engagement de ne plus investir dans les 120 développeurs de charbon dans une politique publique.

Enfin, l'ONG cite AG2R La Mondiale et Swiss Re comme entreprises modèles dans leurs politiques de décarbonisation de leurs actifs.

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