« InsurTech » : Buzzword, nouveau défi ou opportunité de long terme ?

En 2016, les « FinTech de l’assurance » ont attiré une vague d’investissements en provenance de gros assureurs et réassureurs désireux de tirer profit des avancées technologiques. La masse de données exploitable par les assureurs s’est en effet considérablement accrue avec les télématiques, la technologie portable et la digitalisation de la société en général.

L’InsurTech propose un certain nombre de solutions digitales innovantes, tels le traitement de larges volumes de données, des possibilités de modélisations et d’analyses avancées, la création de nouvelles interfaces clients et des offres plus segmentées. L’assurance-auto est particulièrement concernée, avec des applications d’aide à la conduite et d’autres nouvelles technologies touchant directement le véhicule.

Face à ces évolutions, les investissements effectués peuvent se diriger vers tout ou partie de la chaine de valeur : les assureurs vont s’efforcer d’optimiser leurs processus opérationnels et de développer des produits plus innovants et plus personnalisés. Sur certains aspects, nous pensons que l’InsurTech pourrait produire des effets dès les 5 à 10 prochaines années.

Des nouveaux modèles d’affaires apparaissent et on observe en parallèle des changements réglementaires dans la mesure où le besoin de couverture d’assurance évolue. Nous pensons que cette tendance entrainera peu à peu à la fois la réduction de certains pools de risques et l’émergence de nouveaux pools, dont le risque cybernétique.

Les sociétés d’InsurTech se concentrent dans la Silicon Valley, à Londres ainsi qu’à Berlin et Munich. Par ailleurs, en 2015, la Chine a attiré des investissements à hauteur d’environ 1 milliard de dollars dont la quasi-totalité reflète les fonds levés par ZhongAn. À ce jour, la plupart des start-ups tel que Lemonade, ZhongAn, Osacar, Metromile et Friendsurance opèrent sur des segments de niche au sein de la chaine de valeur de l’industrie – ne perturbant pas à ce stade les gros assureurs traditionnels diversifiés.

A court-moyen terme, les notes des assureurs ne devraient pas être affectées, mais nous sommes attentifs au développement de ces innovations et des opportunités comme des risques éventuellement induits.

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