Indicateurs : Les prédictions de Coface à propos de la crise et des croissances mondiales

En livrant les résultats de son premier trimestre 2010, l’assureur crédit Coface a précisé ses prévisions sur l’activité économique globale en 2010 ainsi qu’à plus long terme sur les répercussions de la crise financière et économique. Les chiffres sont éloquents.

Avec une prévision de croissance mondiale pour l’année 2010 portée à 3% contre 2,7% auparavant, Coface entrevoit une amélioration assez nette de la situation économique mondiale. Surtout, l’assureur précise bien que ce sont les pays dits émergents qui tireront vers le haut la croissance mondiale, avec des ambitions relevées à 5,7% de hausse du PIB, quand les pays dits industrialisés devraient plafonner à 1,6% du PIB, avec de très fortes disparités.

« La reprise reste en-deçà des taux de croissance moyens observés pendant les bonnes années et, de toutes les grandes zones économiques, l’Europe est celle où elle est la plus faible », a expliqué le groupe filiale de Natixis.

Plus parlant, le groupe Coface a détaillé les perspectives de retour à des niveaux de croissance d’avant crise. Les pays émergents, d’Asie, du Moyen Orient ou d’Afrique ont déjà retrouvé des croissances comparables à celles de 2007, il faudra encore six mois au monde pour le faire. Mais les Etats-Unis, devront attendre encore un an (13 mois), la Russie – qui a beaucoup souffert de la crise – 19 mois et la France 20 mois.

Plus inquiétant, les impacts sur certains pays européens ont-été tels que l’Europe Centrale devrait retrouver son niveau de croissance antérieur à la crise dans près de 3 ans, et les 15 pays de la zone Euro dans près de 55 mois, tout ça si la croissance se maintient au niveau qui est prévu pour 2010 !

Si les plus pessimistes ajoutent à cela un dérèglement cyclique des crises de crédit, ce que Coface sous-entend, il se pourrait bien que des pays n’aient pas le temps de retrouver une croissance correcte avant de replonger dans la crise…
En effet, l’assureur crédit et observateur de la sphère économique mondiale s’est penché sur les précédentes crises et a noté qu’entre le premier choc pétrolier (1974-1975) et la crise financière de 2008, six à huit années ont permis aux économies de se redresser. Mais entre l’éclatement de la bulle internet en 2001-2002 et la chute de Lehman Brothers, il ne s’est écoulé que 5 ans, et le choc de croissance a été beaucoup plus important (-5,8 points de croissance en 2008-2009 contre -2,4 points en 2002).

« Si rien n’est modifié, nous aurons des crises de plus en plus fréquentes et de plus en plus graves », a conclu Jérôme Cazes, directeur général de Coface. Et une crise rapprochée et plus violente aurait de graves conséquences sur l’économie mondiale et particulièrement sur une Europe qui a du mal a rebondir.

Lire également notre article sur les défaillances d’entreprises constatées par Coface pour avril 2010.

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