Generali : Caltagirone quitte le pacte d’actionnaires

le siege de generali france
Le siège de Generali France situé à Saint-Denis

L’homme d’affaires italien Francesco Gaetano Caltagirone, qui détient 8% du capital de l’assureur Generali, a quitté vendredi soir formellement le pacte d’actionnaires l’unissant au milliardaire Leonardo Del Vecchio qui s’oppose à la reconduction du mandat du PDG Philippe Donnet.

Dans une lettre adressée à M. Del Vecchio et son alliée, la Fondation Crt, et obtenue par l’AFP, il annonce son retrait “avec effet immédiat” de leur pacte et sa décision de présenter sa “propre liste pour le renouvellement du conseil d’administration”. Avec l’aval du premier actionnaire de Generali, Mediobanca, qui détient 12,8% du capital mais 17,2% des droits de vote, le conseil d’administration sortant a élaboré une première liste provisoire de “25 à 30 candidats”, dont fait partie M. Donnet.

Une liste plus restreinte sera soumise à l’assemblée générale des actionnaires le 29 avril, qui devra trancher entre la liste soutenue par Mediobanca et les candidats opposés à la reconduction de M. Donnet. Si le groupe Caltagirone se retire du pacte, il ne compte pas renoncer pour autant à sa “liberté de discuter éventuellement de questions d’intérêt commun” avec les membres restants du pacte, ce qui laisse entendre que l’entente perdure.

Cet accord a éveillé les soupçons de la Consob, le gendarme boursier italien, car l’élaboration d’un plan stratégique alternatif à celui présenté par M. Donnet et d’une liste de candidats en commun irait au-delà ce qui a été défini comme simple “pacte de consultation”. Ensemble, les frondeurs pèsent désormais 16,1% du capital de Generali, et
ils pourraient encore augmenter leurs parts comme ils l’ont fait ces derniers mois. La lettre de M. Caltagirone assure que Generali “n’a jamais fait preuve d’une réelle volonté de dialogue par rapport aux objectifs partagés par les actionnaires”, confirmant ainsi sa volonté de rester dans le camp des dissidents.

Le magnat de la construction a fustigé ainsi le nouveau plan stratégique présenté le 15 décembre par M. Donnet, “qui s’inscrit dans la continuité de la gestion menée jusqu’à présent et jugée totalement insatisfaisante”. M. Caltagirone avait démissionné à la mi-janvier avec fracas du conseil d’administration de Generali, suivi peu après du représentant de M. Del Vecchio et d’une administratrice réputée proche de la Fondation Crt. Le conseil d’administration de Generali se réunira le 2 février pour décider des remplacements de ces administrateurs, a indiqué à l’AFP une source proche du dossier.

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