François Villeroy de Galhau : "Le sujet doit être celui de la rentabilité"
INFOGRAPHIES - A l'occasion d'un discours prononcé ce 27 novembre, le gouverneur de la Banque de France a appelé les banques et assurances à ne pas se tromper de débat et à se concentrer sur les sujets de rentabilité et moins sur ceux de solvabilité.
Ce 27 novembre, l'ACPR tient sa conférence annuelle. Dans le contexte actuel, elle revient évidemment sur les enseignements de la crise sanitaire. Le gouverneur de la Banque de France a introduit la journée. Il a souligné la solidité des institutions financières durant cette crise. « Même dans le pire des scenarii leur solvabilité resterait élevée », a affirmé François Villeroy de Galhau. Pour illustrer les propos du gouveneur, Laurent Clerc, directeur à la direction d'études et d'analyse des risques de l'ACPR a rappelé que le ratio de solvabilité du secteur de l'assurance s'était tassé de 18 points entre décembre 2019 et fin septembre 2020. Il reste malgré cela largement au-dessus des 200% (239%)
Pour autant, François Villeroy de Galhau a appelé banques et assurances « à ne pas se tromper de débat. Le sujet est moins celui de la solvabilité que celui de la rentabilité ». Car si les acteurs financiers se montrent solides, leur rentabilité sera très largement affectée par la crise. Pour les assureurs-vie, « le défi de la rentabilité en environnement de taux bas, passera par une adaptation des modèles d'affaires. Le schéma garantie du capital, liquidité et rendement n'est plus tenable. Mais la diversification vers les unités de compte ne constitue pas la seule, ni surement la meilleure solution », selon le gouverneur. Ce dernier a appelé le secteur à amplifier ses efforts sur l'euro-croissance et l'épargne-retraite. Sur le sujet du PER, le lancement des contrats en octobre 2019 a été plutôt en succès d'après les derniers chiffres de la FFA.
Du côté de l'assurance non-vie, la crise n'a pas eu d'effets notables sur l'activité, à l'exception de l'assurance maritime, aérienne et transport qui a fortement décroché (-48,1% entre septembre 2019 et septembre 2020). En revanche, les principales branches que sont l'assurance des frais médicaux, l'assurance habitation et l'assurance automobile sont stables ou en croissance.
Une revue de Solvabilité à l'impact neutre ?
Si le gouverneur a appelé les assureurs à se concentrer sur la rentabilité et moins sur la solvabilité, il a tout de même évoqué la révision de solvabilité. « Nous progressons vers un compromis, a-t-il affirmé. La crise a démontré que solvabilité 2 avait contribué à sécuriser le secteur de l'assurance. Hors chocs des taux, la revue aura un impact neutre. Mais le calendrier qui prévoit une entrée en vigueur au mieux en 2024 nous permettra de nous saisons d'avancées importantes et attendue comme le traitement des investissements à long terme ».
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