Edito : Gay guerre

Ce 17 mai célèbre la journée mondiale contre l’homophobie. Cette date fait écho au 17 mai 1990 lorsque l’OMS rayait l’homosexualité de sa liste de maladies mentales. On ne peut que se féliciter de cette avancée cruciale, mais aussi regretter que cela ait pris autant de temps. Car cela fait à peine 30 ans que les homosexuels sont donc officiellement reconnus sains d’esprit par les organisations de santé internationales. Le chemin est toutefois encore long à parcourir quand on voit qu’en 2021, le gouvernement se voit contraint de légiférer pour interdire les thérapies de reconversion sexuelle.

Ces dernières années, les assureurs se sont aussi mobilisés. En 2015, plusieurs compagnies et courtiers britanniques lançaient ainsi le Dive In Festival dédié à la diversité et à l’inclusion dans le monde de l’assurance. En France, l’initiative peine encore à mobiliser les foules bien que quelques conférences soient organisées sur cette thématique au mois de septembre. Cela n’empêche pas les assureurs de s’impliquer dans la bataille pour que l’orientation sexuelle, qui n’est donc plus reconnue comme un handicap mental, ne soit plus source de handicap professionnel. Axa, Audiens, QBE, Aviva ou encore Allianz soutiennent ainsi l’association l’Autre Cercle qui œuvre pour l’intégration des salariés LGBT dans le monde du travail.

Pourtant bien avant toutes ces actions, un acteur s’était illustré, mais cette fois-ci côté produit. En 2007, April lançait une gamme à destination de la population homosexuelle à travers sa filiale Solidaris. Protection juridique, assurance emprunteur et complémentaire santé composaient le package. Il s’agissait, notamment, de répondre à un biais des systèmes informatiques de l’époque. « Le système bloquait quand le sexe du conjoint était le même que celui de l’assuré », pointait le courtier à la création de la structure. Les SI sont finalement le strict reflet du mode de pensée d’une époque.

Reste que l’affaire avait ému le secteur, certains estimant discriminatoires de distinguer les individus sur leur orientation sexuelle. 3 ans après sa création, Solidaris était engloutie dans le groupe. Après tout, s’il est interdit d’interroger sur l’orientation sexuelle lors d’un entretien d’embauche, pourquoi pourrait-on l’utiliser comme critère de tarification dans l’assurance ? Souhaitons que les SI prennent aujourd’hui en compte les couples de Monsieur ou de Dames comme n’importe quel autre ménage. Ce serait une avancée concrète de la part d’assureurs qui se veulent défenseurs de la communauté LGBT.

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