Courtiers: Les grossistes restent assez éloignés du petit courtage

Courtiers grossistes et courtiers de proximité se connaissent encore relativement peu. Très attachés à leur indépendance, les courtiers directs restent prudents.

Les courtiers de proximité sont satisfaits des relations avec les grossistes mais, paradoxe, ils travaillent encore assez peu avec eux. Une enquête de l’institut CSA commandée par le Syndicat 10, représentant les courtiers grossistes, a sondé l’opinion des courtiers directs.

Globalement, les 1500 courtiers interrogés leur adressent une bonne note. 8 petits cabinets sur 10 sont satisfaits des courtiers grossistes et de leurs services, soit: l’obtention de tarifs compétitifs auprès des compagnies, des produits innovants pouvant répondre aux besoins spécifiques de leurs assurés et enfin l’accès aux grands assureurs.

Pour Sylvie Langlois, DG de Solly Azard, “les courtiers grossistes ont surtout prouvé leur utilité et leur pertinence dans des marchés de niche qui ont grossi, tout en étant dans une logique de complémentarité avec les mastodontes de l’assurance”.

Au-delà du satisfecit, cette enquête montre aussi que les courtiers de proximité demeurent éloignés de leurs grands frères et qu’il y a, là, des marges de progression pour le Syndicat 10 et les grossistes en termes de business et d’influence.

April, Solly Azar et Alptis : top 3 des grossistes

D’abord, pour environ la moitié des courtiers de proximité, le chiffre d’affaires réalisé avec les grossistes ne dépasse pas les 20%. Sans doute, parce qu’ils sont farouchement indépendants (79% d’entre-deux le revendiquent) et tiennent à le rester.

Parmi les courtiers grossistes les plus proches des courtiers directs pour faire des affaires, on retrouve dans le top 3 : April, Solly Azar et Alptis.

Ensuite, les courtiers de proximité restent peu syndiqués (18% d’entre eux). Dans ce cadre, Syndicat 10 espère mieux se faire connaître (50% de notoriété) et peut-être, pouvoir prétendre à défendre leurs intérêts.

Nous serions légitimes à parler au nom de la profession et représenter les petits courtiers qui ne semblent guerre opposés à cette idée”, commente Laurent Ouazana, secrétaire général du Syndicat 10 et patron de Ciprés Vie.

Gagner du poids au sein de la CSCA, en endossant le rôle de défenseur des intérêts du petit courtage, pourrait aussi être un des objectifs du Syndicat 10.

D’ailleurs, celui-ci estime que toute la profession du courtage devrait être mieux défendue et plus forte en somme. La CSCA doit gagner en envergure. “On ne peut pas continuer comme ça, il est nécessaire que la CSCA change de dimension, tende vers les 3.000 adhérents au lieu des 1.000 et quelques aujourd’hui, cela pèserait par exemple dans les débats actuels sur l’ANI. Et au-delà du poids numérique, il faut une voix forte, aujourd’hui dispersée”, ajoute Laurent Ouazana. Une pointe de reproche alors que le lobbying des courtiers a du mal à porter.

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