
Le déconfinement se fera en plusieurs étapes dans le secteur de l’assurance. Fin juin, uniquement 10 à 20% des postes de travail des sociétés d’assurances seront occupés, selon la FFA. Pour la majorité des salariés, le télétravail devrait se prolonger jusqu’en septembre. Les tickets restaurant et l’indemnisation des frais d'Internet pour les salariés en télétravail sont au cœur des demandes des organisations syndicales.
Après deux mois de confinement, les sociétés d’assurance organisent le retour des salariés en entreprise. Cependant, très peu de collaborateurs reprendront le chemin du bureau pendant la semaine du 11 mai. La prudence est de mise et le retour s’annonce très progressif. Le siège de Generali France, par exemple, restera fermé pendant cette première semaine de reprise. La population commerciale redémarre quant à elle la semaine du 11 mai. La semaine du 25 mai, ce sera au tour des managers, puis, en juin, pourront rentrer le reste des salariés, sur la base du volontariat. Seuls 20% au maximum des postes de travail pourront être occupés début juin. D’ici fin août, Generali France prévoit une occupation maximum de 50% des postes de travail, avec une montée en charge progressive d’ici la fin de l’année. L’objectif de l'entreprise est d’avoir 100% des postes occupés au 1er janvier 2021.
Dans d'autres entreprises comme Maif, le travail à distance reste la règle pour le mois de mai et les agences ne sont pas encore prêtes à rouvrir, selon un communiqué. Chaque agence aura son propre calendrier de réouverture en fonction de la situation sanitaire du département.
Une fiche conseil avec des recommandations sanitaires
La Fédération française et les partenaires sociaux de l’assurance ont élaboré une fiche conseil avec des recommandations sanitaires à mettre en place à partir du 11 mai. Cette fiche devrait être publiée prochainement sur le site du ministère du Travail. Elle est partagée également par les agents généraux, les sociétés de courtage et les sociétés d’assistance. Des mesures spécifiques sont prévues pour l’accueil de la clientèle en agence, pour l’accueil des salariés au bureau en open-space, et pour le personnel commercial debout.
Pour les commerciaux, les rendez-vous à distance seront privilégiés et les déplacements devront se faire en véhicule individuel. Le salarié commercial sera également responsable de garantir sa propre sécurité, ainsi que celle du client. Il devra être particulièrement attentif vis-à-vis des personnes vulnérables.
En attente de la livraison de masques
Les sociétés d’assurance ont commandé du matériel de protection : gel hydroalcoolique et différents types de masques d’origine française et étrangère. Certaines commandes de masques n’ont pas encore été livrées mais Alexis Meyer, directeur des affaires sociales de la FFA, précise : « Nous n’enverrons personne sur le terrain sans le matériel nécessaire ».
« A partir du 11 mai, nous allons réaliser le déconfinement de manière très progressive. L’objectif est de reprendre l’activité mais dans les meilleures conditions de sécurité pour les salariés. La population commerciale est ainsi amenée à reprendre l'activité dans le strict respect des recommandations sanitaires nationales. Pour le reste des salariés, nous allons continuer à privilégier le télétravail de manière extensive. L’objectif partagé par les employeurs de la branche est d’avoir entre 10 et 20% des collaborateurs sur site fin juin », explique ensuite Alexis Meyer. Pendant l’été le recours au télétravail sera également privilégié.
En en septembre ? « Personne ne peut le prédire. Cela dépendra de la propagation du virus, de l’offre de transport et de la capacité d’accueil des écoles. Notre priorité reste la santé de nos salariés et de nos clients », affirme le directeur des affaires sociales de la Fédération.
Les revendications des syndicats
Le télétravail prolongé de la majorité des salariés de la branche soulève également des questions pour les organisations syndicales. « Cette période va avoir des conséquences sur l’organisation des entreprises. Nous sommes favorables au télétravail, à condition de respecter le droit à la déconnexion, à condition que les horaires de télétravail soient bien définis dans les accords. Le télétravail ne doit pas être organisé de façon anarchique », déclare Thierry Tisserand, secrétaire général adjoint de la fédération Banques et Assurances de la CFDT. « Je crains que dans cette période de crise et d’économies sur les frais généraux, les entreprises réduisent les effectifs sur les services support. Je pense notamment aux métiers de la logistique qui sont en tension depuis des années ».
Une négociation est d'ailleurs en cours chez Generali France sur le plan de déconfinement et le télétravail. « Nous demandons que l’entreprise prenne en compte les coûts inhérents du travail à la maison », déclare Thérèse Fouquet, déléguée syndicale centrale CDFT pour l'assureur. En effet, aujourd’hui uniquement une minorité des salariés de l'entreprise bénéficie d’une indemnisation forfaitaire de 20 euros par mois pour financer la connexion Internet, dans le cadre d’un accord d’entreprise sur le télétravail. Les organisations syndicales voudraient que tous les salariés en télétravail puissent bénéficier de cette indemnisation forfaitaire.
Autre point de négociation, les tickets restaurant. Chez Generali France, les collaborateurs en province disposent de ces tickets, tandis que les collaborateurs en région parisienne ont accès à un restaurant d’entreprise. Pendant le confinement, les premiers ont continué à bénéficier de tickets restaurant. « Nous demandons que les salariés parisiens bénéficient également de tickets restaurant lorsqu’ils sont en télétravail à la maison », explique Thérèse Fouquet, déléguée syndicale centrale CDFT pour Generali France.
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