Chronique : Perspective stable pour l’assurance européenne en 2021

Perspective
L'agence de notation S&P Global Ratings détaille ses perspectives pour le marché européen de la réassurance.

Pour 2021, nous maintenons une perspective stable pour les assureurs européens (vie et non-vie).

En vie, la stabilité restera appuyée sur un profil d’investissement peu risqué en moyenne et de haute qualité, sur un niveau de fonds propres excédentaire en regard du leur niveau de notation et sur un mouvement graduel mais continu des réserves techniques vers des produits à basse garanties.

En non-vie, outre ce même profil d’investissement et de capitalisation, la stabilité repose également sur une forte rentabilité technique dans la plupart des pays. En effet, la majeure partie des coûts assurantiels de la crise pandémique de Covid-19 se concentre sur quelques grands assureurs globaux et sur les réassureurs. Nous estimons le coût assurantiel total entre de 30 à 43 milliards d’euros, mais cela ne devrait pas en soi constituer un motif de changement de notes.

Le risque majeur pour les assureurs européens est selon nous leur exposition à la volatilité des marchés financiers, du fait de l’impact négatif qu’une forte baisse de la valeur des actifs peut avoir sur leurs fonds propres. Nous estimons que la baisse des valeurs de marchés au premier trimestre 2020 aurait pu supprimer jusqu’à 85% de l’excédent de fonds propres des assureurs européens par rapport à niveau d’évaluation initiale de capitalisation. La reprise des marchés observée depuis leur a néanmoins permis de récupérer une grande partie de leurs excédents de fonds propres, ce qui devrait renforce leur résilience en 2021.

Stress test

Sur la base de l’excédent des fonds propres des assureurs européens au début de 2020, que nous mesurons à environ 80 milliards d’euros, nous avons appliqué un stress de marché basé sur une baisse des actions (environ -20%), des prix immobiliers (environ -10%) et une détérioration de la qualité de crédit et des défauts comparable à la crise de 2001. Un tel stress conduirait à une perte de fonds propres d’environ 68 milliards d’euros, dont les principaux facteurs de baisse sont les actions (27%), la détérioration de la qualité de crédit (21%), les défauts (10%) et l’immobilier (16%).

38% des entreprises européennes ont subi une baisse de leur perspective ou de leur notation suite à la crise pandémique et nous pensons qu’une ultérieure détérioration de la qualité de crédit en 2021 pourrait être le principal facteur d’affaiblissement potentiel des fonds propres des assureurs.

Taos Fudji, Directeur, S&P Global Ratings

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