Chronique : La dette des assureurs toujours attrayante dans la crise du COVID-19

Pouvoir d'achat, collecte nette en assurance vie
Des capitaux passés à la loupe.

Les assureurs conservent un bon accès au marché des capitaux à des taux d’intérêt favorables malgré l’écartement des spreads de crédit qu’ont provoqué la récession et la nervosité des marchés induites par la pandémie de COVID-19.

En effet, les obligations émises par les assureurs restent attrayantes pour les investisseurs, car elles cumulent plusieurs avantages : diversification sectorielle, rendements relativement favorables et qualité de crédit élevée. Dans l’actuel contexte d’incertitude économique, les investisseurs sont particulièrement sensibles à ce dernier point, ce qui devrait favoriser les émissions des assureurs. Avec une notation moyenne relativement élevée de “A”, le secteur est bien mieux noté que celui des entreprises non financières.

Certes, l’encours de la dette des assureurs a presque doublé depuis dix ans, mais cette augmentation est globalement compensée par celle de leurs fonds propres et, par conséquent, leur levier financier (20 à 30 %) reste un facteur favorable dans nos notations. Quant à l’impact de la pandémie, nous prévoyons que les sinistres ou les pertes d’investissement impacteront davantage les profits que leur solvabilité. C’est pourquoi les actions de notation ont jusqu’à présent été limitées pour l’ensemble du secteur de l’assurance cette année.

Jusqu’à présent, en 2020, les assureurs ont pu émettre en moyenne des dettes senior et hybrides à des taux d’intérêt bas, et les échéances à venir ne devraient pas selon nous présenter de difficultés majeures de refinancement. En effet, après le remboursement d’environ 25 milliards de dollars de dettes entre janvier et mai 2020, les assureurs doivent refinancer près de 140 milliards de dollars d’ici la fin 2021 (dont 52 milliards entre juin et décembre 2020, incluant environ 23 milliards de dettes hybrides). La moitié de ce montant est due aux hybrides atteignant leur « call date » et le reste est constitué de dettes arrivant à échéance. Dans cette perspective, certains assureurs ont déjà préfinancé les échéances à venir.

Grâce à un coût de financement plus bas, davantage d’assureurs pourraient augmenter leur recours à la dette, y compris au capital hybride, au cours de la période 2020-2021, afin d’améliorer l’adéquation des fonds propres aux niveaux visés.

Eugenio Manzoli
Analyste junior, S&P Global Ratings

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