Chronique : Eclaircie en vue pour les assureurs néerlandais

Les premiers résultats 2017 des assureurs hollandais laissent entrevoir une amélioration des performances opérationnelles, en dépit d’un environnement toujours difficile du fait d’une forte pression concurrentielle. Il est cependant encore trop tôt pour déterminer si cette tendance perdurera en s’appuyant sur des fondements solides, tels l’amélioration durable des pratiques de souscription, un marché plus concentré ou encore des réductions de coûts.

En 2018, les opportunités de croissance organique du marché de l’assurance resteront limitées aux Pays-Bas. Nous estimons que les ventes de produits d’assurance-vie poursuivront leur tendance baissière. En effet, les produits d’épargne bancaire continuent d’attirer des clients qui, historiquement, achetaient des produits d’assurance-vie. Ces nouveaux comportements reflètent une perte de confiance dans l’assurance vie épargne en unités de compte suite au scandale lié aux prélèvements abusifs pratiqués dans le passé et résultent également d’évolutions fiscales et de l’offre accrue de produits concurrents par les banques.

Pour le secteur non-vie, nous anticipons une augmentation marginale des primes en 2018, soutenue par un durcissement du marché en situation de sous-tarification depuis plusieurs années. Ces facteurs sont susceptibles d’être neutralisés par une concurrence toujours vive et par la difficulté des assureurs à réduire les coûts et à en conserver les bénéfices.

Des opportunités limitées de croissance organique, une persistance du contexte de taux d’intérêt bas, des rendements d’investissements plus faibles et des changements législatifs alimentent la quête continue des assureurs pour maintenir et améliorer leur rentabilité.
Le maintien d’efforts de réduction de coûts est primordial sur tous les segments d’activité en 2018, en particulier le segment vie sur lequel les taux bas continuent d’impacter les marges, notamment sur les produits d’épargne à taux garantis. La réduction des coûts est également indispensable pour les assureurs santé, qui subissent des pressions politiques pour maintenir des niveaux de marge les plus faibles possible au-delà des niveaux techniques (le prix technique signifie que les assurés paient des primes dont le prix correspond à la sinistralité attendue). Pour le segment non-vie, la performance opérationnelle devrait bénéficier d’efforts entrepris afin de redresser les équilibres de souscription.

Enfin, nous anticipons l’émergence de synergies suite aux opérations de rapprochement intervenues récemment. Par ailleurs, nous nous attendons à une bascule progressive du marché vers les produits d’épargne nécessitant moins de capital ainsi qu’à une amélioration marginale des revenus d’investissement des assurances vie. Ces éléments pourraient contribuer à renforcer la performance opérationnelle des assureurs et améliorer leur profil de risque financier.

Taos Fudji, Directeur, S&P Global Ratings

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