Catherine Touvrey/Emeric Lozé : “We have a dream”

Catherine Touvrey et Emeric Lozé
Catherine Touvrey et Emeric Lozé respectivement directrice générale et directeur du développement et accompagnement d'Harmonie Mutuelle dressent le bilan 2020 en assurance de personnes. Crédit : Sylvie Humbert.

[TRIBUNE] Pour News Assurances Pro, Catherine Touvrey et Emeric Lozé, respectivement directrice générale et directeur du développement et accompagnement d’Harmonie Mutuelle, dressent le bilan de l’assurance 2020 en assurance de personnes et se projettent sur 2021.

Rêvons que 2021 soit l’année de la prévoyance. Celle où toutes et tous auront accès à une forme d’universalité de la protection et où la sécurisation des parcours individuels accompagnera enfin celle des parcours professionnels.

Car que nous a appris la crise sanitaire dite COVID ?
Ne revenons pas sur les multiples conséquences déjà largement évoquées d’une façon générale ou par secteurs économiques. Signalons néanmoins que cette crise sanitaire marque un tournant et une prise de conscience sur bien des sujets. Le fameux Monde d’Après. Nous devons, nous aussi professionnels de la protection, en faire notre mantra.

Nous sommes à tout le moins à un moment charnière, confronté à un choc de réalité, face à un moment de vérité. Ce qui était souvent encore qu’une théorie a éclaté au grand jour, la vie personnelle est intimement liée à la vie professionnelle. Ainsi, pour nombre d’entre nous, tout en travaillant à la maison (du fait de la généralisation du télétravail), nous avons pu expérimenter le métier de professeur des écoles (du fait du confinement).
On y a découvert qu’un arrêt de travail indemnisé pouvait ne pas être lié à la maladie mais à une décision administrative.

Plusieurs millions de personnes ont vécu au même moment un choc collectif et individuel, celui du « macro » et du « micro », expérimenté par tous. Dans les grandes entreprises, les salariés – et notamment les cadres – sont relativement bien couverts contre les principaux aléas de la vie.
La prévoyance collective a donc fait son chemin, mais de nombreux Français restent encore mal accompagnés dans ce domaine ; soit parce qu’ils sont salariés d’entreprises n’ayant pas la capacité de souscrire des garanties fortes ; soit parce que pour de nombreux travailleurs non-salariés la conviction que, même empêchés ils iront travailler, est encore tenace et que dire des travailleurs précaires ou auto-entrepreneurs.

La crise sanitaire a participé à une forme de redécouverte de la sécurité sociale, non pas au sens financier, mais au sens d’universalité et de mutualisation. Elle a sans doute renforcé notre besoin de sécurisation en apportant une expérience à chacun, quel que soit son milieu, de l’importance de la prévoyance.

On peut aussi tous faire le lien entre un évènement de la vie privée et son impact sur l’activité professionnelle et l’entreprise. La frontière entre le personnel et le professionnel a sans doute disparu en grande partie définitivement. Nous devons aujourd’hui – nous acteurs de la protection – adopter des logiques transverses pour garantir la sécurisation des parcours.

La question de la dépendance est une bonne illustration de cet abolissement des frontières entre le « pro » et le « perso » et des impacts entre nos deux pans de nos vies quotidiennes.

La création d’une 5e branche de la Sécurité Sociale et la mise en place depuis le 1er octobre 2020 de l’indemnisation des congés des aidants – risque qui nous concerne tous – permettent de commencer à créer un cercle vertueux conciliant nos besoins en tant qu’être humain, devant accompagner un proche dépendant, et de salarié redevable d’une qualité de travail auprès de son entreprise.
Nous savons déjà qu’il nous faudra aller plus loin. La réponse est nécessairement en partie collective mais aussi individuelle. Nous ne pouvons pas attendre tout de notre entreprise ou de la collectivité mais nous ne pouvons pas n’en recevoir rien.

Alors, sur la crise sanitaire, quelle sera notre attitude ? Va-t-on aller vers une réforme pour atteindre sur la prévoyance, comme c’est désormais le cas sur la santé, une forme souhaitée d’universalité et de généralisation ? Nous formulons ce vœu, qu’elle nous donne à tous l’élan pour faire des propositions.
Nous le pouvons, nous le devons.
Nous vous souhaitons à tous chers collègues une belle année 2021.

Par Catherine Touvrey et Emeric Lozé

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