Baromètre MNH : Pessimisme sur l’avenir du système de santé

Urgences
L'entrée aux urgences d'un hôpital.

Un baromètre réalisé par Odoxa pour la MNH relève des difficultés financières et d’accès à l’hôpital et confirme la perception négative des Français et soignants sur l’avenir du système de santé. 

La Mutuelle nationale des hospitaliers (MNH) publie un baromètre sur la perception des Français en général et des soignants en particulier sur notre système de santé. 66% des Français et 93% des professionnels de santé interrogés se disent pessimistes sur l’avenir du système et l’hôpital.

La majorité des soignants interrogés dénonce une dégradation des conditions de travail pendant les dernières années. Cette dégradation concerne les échanges d’informations sur les patients avec les autres professionnels de santé (65%), la possibilité de faire de la prévention auprès des patients (75%), la capacité de bien les soigner (79%) ou encore le temps dont ils disposent pour écouter les patients (91%).

Des difficultés d’accès aux soins

Les Français relèvent également des difficultés pour se soigner. Ainsi, 70% d’entre eux évoquent des difficultés pour obtenir un rendez-vous avec un spécialiste et 42% avec un médecin généraliste. Presque un Français sur deux rencontre des problèmes pour payer les dépenses de santé non remboursées par la sécurité sociale ou la complémentaire santé. Le problème qui s’est le plus aggravé ces dernières années concerne l’accès à l’hôpital. Ainsi, 34% des répondants évoque des difficultés d’accès, soit trois fois plus qu’en 2016.

La bonne nouvelle de cette enquête d’opinion concerne les modalités d’accès aux soins. Par exemple, 66% des Français, soit 10 points de plus par rapport à 2017, sont prêts à consulter une infirmière plutôt qu’un médecin si cela permettait de garantir la permanence des soins.

Sans surprise, 87% des Français demandent que la santé et l’hôpital soient une des priorités du quinquennat qui démarre. Par ailleurs, 15% des répondants se déclarent aidants d’une personne en perte d’autonomie. A 80%, ils s’estiment pas aidés par les pouvoirs publics. Ils jugent les actions et les dispositifs de prise en charge de la perte d’autonomie complexes (84%), inefficaces (57%), inadaptés aux besoins (58%) et inaccessibles (73%).

Enfin, le baromètre dépeint un tableau désolant sur des conditions de travail à l’hôpital. 50% des professionnels de santé sont insatisfaits de leur travail, contre 22% pour l’ensemble des actifs. Manque de moyens, manque de reconnaissance, agressions, défauts dans la prise en compte des risques professionnels ou du stress au travail…, la liste des griefs est longue et inquiétante. Sans surprise, plus de 8 professionnels de santé sur 10 ne conseilleraient pas à leurs enfants de devenir infirmiers ou aide-soignants à l’hôpital.

Pour améliorer leur situation, les professionnels de santé considèrent primordial d’agir sur le salaire (70%), la proximité entre le lieu de travail et le domicile (37%) et l’équilibre entre la vie personnelle et professionnelle (57%). Les conditions de travail (52%) et le sens du travail (43%) arrivent en quatrième et cinquième position, mais sont des critères davantage cités par les professions médicales que par l’ensemble des actifs.

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