L’assureur britannique Aviva a annoncé jeudi vouloir reverser plus de 4 milliards de livres à ses actionnaires, après avoir réalisé une série de cessions d’actifs et réduit ses coûts, le tout sous pression du fonds activiste Cevian.
Aviva prévoit de verser cette somme d’ici la fin du premier semestre 2022, et va commencer par un programme de rachat d’actions de 750 millions de livres, selon un communiqué. “Nous avons fait de bons progrès sur tous les fronts depuis le lancement de notre stratégie il y a 12 mois” et “nous respectons notre engagement de rendre un montant important de capitaux à nos actionnaires“, déclare la directrice générale Amanda Blanc.
C’est sous son impulsion depuis son arrivée à la tête du groupe à l’été 2020 qu’Aviva a entrepris une vaste transformation. L’assureur se recentre sur ses activités au Royaume-Uni, en Irlande et au Canada, ce qui passe par un désengagement de marchés à l’international surtout en Europe continentale, notamment en France, et en Asie. Le groupe a entrepris en outre des réductions de coûts, qui devraient atteindre 300 millions de livres en 2022. Mme Blanc avait également indiqué vouloir récompenser sur la durée ses actionnaires, qui s’interrogeaient de longue date sur la cohérence et la stratégie du groupe.
Toutefois, les montants promis aux actionnaires sont “en dessous ce qu’avait demandé l’investisseur activiste Cevian depuis qu’il est devenu actionnaires en juin“, souligne Danni Hewson, analyste chez AJ Bell. Cevian avait indiqué avoir acquis près de 5% du capital d’Aviva et estimait que le groupe était capable de verser à ses actionnaires 5 milliards de livres en 2022. Il espérait en outre des économies plus ambitieuses mais n’avait pas remis en cause la direction actuelle. “La présence de Cevian signifie qu’il y a peu de chances que Blanc se repose sur ses lauriers“, ajoute M. Hewson. Le marché saluait lui la publication du jour. Le titre bondissait de 3,71% vers 09H20 GMT à la Bourse de Londres. Le groupe a “passé les derniers années en souffrant un peu d’une crise d’identité“, rappelle Nicholas Hyett, analyste chez Hargreaves Lansdown. Mais, “Aviva semble avoir trouvé la solution en tant que groupe d’assurance assez ennuyeux mais qui génère beaucoup de liquidités“, selon lui.
