Australie : La plus grande banque du pays vend sa branche assurance à AIA

La plus grande banque australienne qui est soupçonnée de violation des lois sur le blanchiment d’argent a annoncé jeudi la vente de ses activités d’assurance australiennes et néo-zélandaises à l’asiatique AIA pour 2,5 milliards d’euros.

C’est la série noire depuis quelques semaines pour la Commonwealth Bank, premier prêteur d’Australie et sa première entreprise par capitalisation boursière. En particulier, elle a été assignée en justice début août par le service du renseignement financier Austrac, qui l’accuse d’avoir contrevenu aux lois sur le blanchiment et le financement du terrorisme.

La banque a annoncé la vente de CommInsure, sa branche assurance, à l’assureur AIA, coté à Hong Kong, pour 3,8 milliards de dollars australiens (2,5 milliards d’euros). Selon la CBA, l’AIA, qui est présent dans 18 pays de l’Asie-Pacifique, devient ainsi numéro un de l’assurance dans les deux pays. L’accord prévoit que la CBA pourra distribuer pendant 20 ans les produits de l’assureur asiatique en Australie et en Nouvelle-Zélande. CommInsure avait été frappée par la controverse en 2016. Sa direction avait été accusée de faire pression sur les médecins pour qu’ils modifient leurs diagnostics de façon à éviter de payer les indemnités d’assurance.

Le régulateur Asic a blanchi la banque de ces allégations en mars dernier tout en identifiant un certain nombre de domaines susceptibles d’amélioration dans le traitement des demandes d’indemnités. Parallèlement, la CBA a annoncé qu’elle envisageait une opération de scission de sa branche internationale de gestion d’actifs: la Colonial First State Global Asset Management (CFSGAM) (appelée à l’étranger First State Investments), est à la tête d’environ 219 milliards de dollars australiens.

La Colonial First a “réalisé une croissance et une diversification significatives”, a déclaré la CBA dans un communiqué distinct. Elle va faire l’objet d’une “évaluation stratégique qui va passer en revue une série d’options, y compris une entrée en Bourse”. Le service du renseignement financier Austrac accuse la banque d’avoir contrevenu 53.700 fois aux lois sur le blanchiment et le financement du terrorisme, en particulier avec ses automates de dépôts d’espèces. Chaque violation pourrait lui valoir une amende de 18 millions de dollars australiens (12 millions d’euros) si bien que la facture finale pourrait être colossale.

Un recours collectif en justice de la part d’actionnaires est aussi dans les tuyaux. Le scandale a forcé la banque à annoncer la démission de son directeur général Ian Narev, occultant un bénéfice net annuel record, de 9,93 milliards de dollars australiens (6,7 milliards d’euros), annoncé en août.

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