Assurtech : Leocare lève 110M$ et réfléchit à devenir assureur
L’assurtech Leocare vient de boucler une nouvelle levée de fonds de 110M$ qui doit notamment lui permettre d’accompagner son développement à l’international. En parallèle, le courtier réfléchit à devenir lui-même assureur.
Moins d’un an après avoir levé 15M d’euros, Leocare remet le couvert. L’assurtech vient de boucler une nouvelle levée de fonds en série B de 110M$ (soit environ 97,5M d’euros),menée par le fonds international Eight Roads et ses investisseurs historiques (Felix Capital, Ventech et Daphni). « Nous n’avions pas de montant cible et ce dernier a évolué à mesure que nous construisions cette série B avec nos partenaires. Si les fonds présents depuis nos débuts continuent de nous suivre, cela prouve la pertinence de notre stratégie de développement. De plus, l’éclectisme et la complémentarité culturelle de ces derniers s’inscrivent parfaitement dans notre stratégie de cross selling par exemple », explique à News Assurances Pro, Christophe Dandois, co-fondateur et DG de Leocare.
Le courtier, qui revendique aujourd’hui près de 60.000 clients en portefeuille, enregistre mi-novembre un chiffre d’affaires à 27M d’euros, « en ligne avec nos objectifs de 30M d’euros à la fin 2021, multiplié par presque 6 sur un an. Si nous prenons du recul, nous avons multiplié notre chiffre d’affaires par 30 en trois ans. Cela nous permet, sur une marché P&C français de 35Mds d’euros de primes, d’être confiants sur notre objectif d’atteindre le milliard d’euros de CA à horizon 2026 », poursuit Christophe Dandois.
Cap sur l’étranger
Cette nouvelle levée de fonds doit notamment permettre à Leocare de se développer en Europe. Pour choisir les pays où elle souhaite opérer, l’assurtech explique regarder avec ses fonds d’investissement quatre critères clés indispensables : « d’une part la taille de la population assurée, ensuite la maturité de l’usage du mobile dans le pays en question, d’autre part la balance entre le e-commerce et les ventes physiques et enfin, la présence d’autres néo-assureurs sur le marché, car la concurrence est importante et témoigne de la maturité du marché sur les enjeux digitaux », explique le dirigeant.
« Sur certains pays comme l’Espagne, notre prochaine implantation, nous allons construire une équipe en propre qui disposera des assets de Leocare pour se développer sur la partie tarification et expérience client notamment. Sur d’autres pays que nous ciblons, nous ferons des opérations de M&A, afin de s’y établir plus rapidement. L’important pour nous est d’arriver in fine à exporter notre modèle français partout où l’on décide d’aller ».
De courtier à porteur de risques
Au-delà de sa volonté de développer un contrat unique d’assurance et de nouveaux services gratuits pour les foyers, notamment en Europe du sud, Leocare amorce surtout un virage important dans son ADN. « Sans présager de ce que nous serons à horizon 2025, nous réfléchissons à devenir nous-même porteur de risques et nous travaillons en ce sens », indique ainsi Christophe Dandois.
L’insurtech vise désormais les 100M d’euros de chiffre d’affaires à la fin de l’exercice 2022, et souhaite également explorer de futurs nouveaux marchés. « Nous avons toujours choisi de couvrir des biens dont les usages sont récurrents pour nos assurés, en alliant simplicité, flexibilité et proximité. Comme nous cherchons également l’hyperpersonnalisation de nos offres, nous pensons qu’il y a aujourd’hui des enjeux sur le secteur de la santé. Pour autant, il reste encore difficile d’être innovants sur ce segment, notamment si l’on veut y proposer des services et sans doute faut-il attendre encore », conclut le dirigeant de Leocare.
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