INFOGRAPHIES - Au mois de février, l'ACPR a publié une étude sur la rentabilité technique de l'assurance non-vie en France. L'autorité passe en revue les différentes branches en biens et responsabilités. Les écarts sont conséquents selon les segments d'activité.

En 2017, le résultat technique de l'assurance s'est très nettement amélioré par rapport à l'exercice précédent. Il a gagné 22,8% à 4,16Mds d'euros pour un niveau de primes de 66,87Mds d'euros (+2,8%).

Premier enseignement, deux branches dégagent une rentabilité négative. En premier lieu, le segment Cat'Nat' (-424M d'euros). Mais l'ACPR tempère sur ce point pointant le caractère cyclique de la sinistralité climatique. 2017 a notamment été marquée par les violents ouragans survenus dans les Caraïbes. « La forte hausse de la sinistralité s’est traduite par une augmentation du montant des prestations (+136%) dont le volume a été a été supérieur à celui des primes pourtant en hausse (taux de croissance de +3,5%) », indique l'étude.

En responsabilité civile, même constat. Le résultat technique est négatif (-1,2Md d'euros). Il est toutefois en amélioration par rapport à 2016, année durant laquelle la perte dépassait les 2Mds d'euros. Le solde négatif du segment est toutefois plus que compensé par le dommage automobile qui affiche un excédent de 1,7Md d'euros.

Des frais d'acquisition et de gestion supérieurs à 50%

L'étude analyse par ailleurs le niveaux de chargement de chacune des branches en assurance non-vie. Ces frais d'acquisition et de gestion agrègent les frais de fonctionnement et les rémunérations des délégataires (commissions versées aux réseaux, apporteurs d’affaires, rémunération des courtiers gestionnaires...). Les écarts sont considérables selon les segments de marché. En dommages corporels collectifs ils atteignent ainsi 17,8% et dépassent les 54% en pertes pécuniaires diverses.

En moyenne ils s'élèvent à 21,3% toutes branches non vie confondues.

Caution et transport, des activités très rentables

Ces niveaux de frais pèsent sur les ratios combinés des différentes catégories d'assurance. Toutes branches confondues, il reste sous la barre des 100% (97%). Au regard de la sinistralité exceptionnelle de 2017, le ratio combiné en Cat'Nat' passe de 98% à 200% entre 2016 et 2017. La RC auto et la RC construction affichent aussi un ratio supérieur à 100%. « Ces branches 'longues' disposent en revanche de produits financiers plus importants du fait du décalage qui existe entre l’encaissement de la prime et le règlement du sinistre. Par ailleurs, la profitabilité des garanties de responsabilité civile automobile doit être appréciée sur une vision globale des produits, et être rapprochée du ratio combiné de 86% sur la partie dommage ; au global le ratio combiné en assurance automobile s’élève à 102% », souligne le régulateur dans son étude.

Les activités les plus rentables sont la caution et la branche transport, avec des ratios combinés respectifs de 56,4% et 59,8%. Au regard du ratio combiné en dommages aux biens des professionnels, on comprend mieux, la réorientation du marché vers cette cible. Il atteint 84,9% en 2017, en nette amélioration par rapport aux 91,5% enregistrés en 2016.