Assurance Maladie : Un déficit de 31 milliards d’euros en 2020
INFOGRAPHIES - La chute des recettes et les 12 milliards d’euros des dépenses exceptionnelles liées à la gestion de la crise ont aggravé le déficit de la branche maladie de la Sécurité sociale, qui devrait atteindre 31,1 milliards d’euros en 2020.
Alors que le régime général était presque revenu à l’équilibre en 2019 (-0,4Md d’euros), la crise sanitaire a plombé les comptes de la sécurité sociale, selon le dernier rapport de la commission des comptes. Le déficit du régime général et du fonds de solidarité vieillesse atteindra 52 milliards d’euros en 2020. Ces prévisions sont calculées sur la base d’une baisse du PIB de 11% en volume sur l’année 2020. « Jamais la sécurité sociale n’a subi une détérioration aussi brutale et rapide de ses comptes », selon les rapporteurs.
Un ondam à 6,5%
La branche maladie sera la plus touchée, avec 31,1 milliard de déficit en 2020 contre 1,5 milliard de déficit en 2019. La baisse des recettes liée à la dégradation de la situation économique est accompagnée d’une explosion des dépenses exceptionnelles. La LFSS pour 2020 avait fixé un Ondam à 205,6 milliards d'euros, soit un taux de croissance de 2,45%. Les dépenses supplémentaires provoquées par la crise placent l’Ondam à 8 milliards d’euros cette année. Ce chiffre correspond à la différence entre les 12 milliards d’euros des mesures exceptionnelles moins les 4 milliards d’euros de baisse des remboursements de soins de ville. Le taux de progression de l’Ondam serait de 6,5% par rapport à 2019, un niveau jamais atteint depuis le début des années 2000. Face à l'explosion des dépenses, le gouvernement a sollicité les fédérations d’organismes complémentaires pour participer à l'effort financier.
De 4 à 5,4 milliards d'euros de remboursements en moins
La rapport de la commission des comptes de la Sécurité sociale estime à 4 milliards d'euros la baisse des remboursements de soins de ville pour l’année 2020. Ces estimations, « à prendre avec précaution », sont basées sur la baisse d’activité pour les masseurs-kinésithérapeutes (-80% en avril 2020 par rapport à avril 2019), les chirurgiens-dentistes (-90%), les orthophonistes et les orthoptistes (-80% et -85%). Le rapport cite également une baisse de 30% de l’activité des médecins généralistes, de 50% pour les spécialistes, de 40% pour les biologistes, de 35% chez les transporteurs, de 10% des médicaments remboursés en avril. Les prévisions de la commission reposent sur l’hypothèse d’un retour rapide à une situation normale d’ici août, suivie d’un rattrapage partiel sur le dernier quadrimestre de 20% de l’activité perdue pendant le confinement. Dans un tel scénario, les économies des dépenses en ville atteindraient 5,4 milliards d’euros en 2020, sans prendre en compte ni les 12 milliards des mesures exceptionnelles, ni les aides à destination des professionnels de santé (1,4 milliard d’euros en 2020).
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