Toujours innover, digitaliser, personnaliser…

Thomas Saunier
Thomas Saunier est directeur général de Malakoff Humanis.

Edito – Newsletter Octobre 2017

Thomas SAUNIER, Directeur Général du Groupe Malakoff Médéric, était l’invité du Déjeuner-débat du CercleLAB le 14 Juin dernier.
Sa clarté et son enthousiasme ont marqué les participants, tout comme sa vision moderne d’un monde de l’assurance et de la protection sociale ouvert, compétitif, et où le capital humain occupe une place centrale.

Q : Quelles tendances vous ont le plus marqué ces dernières années ?

T.S : Sans conteste, la baisse des taux d’intérêt, qui a durablement affecté l’assurance vie ainsi que les branches d’assurance dommage à déroulement long, et les chocs règlementaires : Solvency 2, l’ANI, la fin des clauses de désignation, pour ne citer qu’eux…
Ces lames de fond ont entraîné, directement ou indirectement, des virages majeurs. Nous devenons tous à la fois concurrents et partenaires, aucun secteur n’est épargné. Dans ce contexte, le digital n’est plus une option mais une nécessité !

Q : Il a beaucoup été question ces derniers mois, dans le débat politique, de la place et de la forme des complémentaires ; quelle est votre vision ?

T.S : Elle est très simple : si l’on exclut les ALD, la part des complémentaires dans la prise en charge des dépenses de santé est sans doute comprise entre 20 et 25 %, et cette part devient même majeure pour certaines catégories de dépenses de santé (optique, audioprothèses…).
Rappelons par ailleurs deux truismes : 1- Les complémentaires santé ne pèsent pas sur le budget de l’Etat, et ne coûtent donc rien aux contribuables. 2- Les gestionnaires que nous sommes savent faire beaucoup de choses en termes de prestations et de services … et les faire bien ! Nous avons donc pour vocation durable d’être des partenaires innovants du système de santé français et nous devons poursuivre notre contribution à la recherche d’un reste-à-charge nul pour les assurés. Nous y parviendrons par un dialogue constructif avec les pouvoirs publics et les professionnels, toute réglementation supplémentaire ou volonté de normaliser les offres serait contre-productive.

Q : Comment se traduit la stratégie digitale de Malakoff Médéric ?

T.S. : Atteindre nos objectifs de développement, de qualité et de productivité, suppose que nous mettions en place une stratégie digitale ambitieuse. Cette stratégie digitale doit être portée par les collaborateurs. C’est pourquoi, j’ai lancé un projet d’entreprise qui a notamment pour objectif de transformer la culture interne pour promouvoir des méthodes de travail plus agiles, responsabilisantes et transversales, fondées sur la confiance. L’acculturation de nos collaborateurs à l’innovation et à la maîtrise des data sont des leviers majeurs de cette stratégie.
Dans le cadre de notre projet d’entreprise mm20, nous consacrons 100 M€ sur 5 ans au digital et aux datas. Parallèlement, nous créons un fonds pour investir dans des starts-up. L’objectif est notamment de pouvoir proposer de nouveaux services innovants à nos clients et d’identifier des modèles disruptifs capables de prouver leur rentabilité.

Q : On a beaucoup entendu parlé de la démarche « Entreprise, territoire de santé » de Malakoff Médéric. Où en est-on aujourd’hui ?

T.S. : Cette démarche de services, dans lequel toute l’entreprise est engagée, est à la fois innovante et ambitieuse. C’est une démarche fondée sur le dialogue et la proximité avec les entreprises qui favorise donc à la fois la conquête et la fidélisation. Concrètement, nous voulons aujourd’hui mettre l’accent sur la personnalisation de notre offre de services (par exemple en fonction de la taille, ou du secteur d’activité de l’entreprise), et des approches de prévention ; là encore, la maîtrise des data et leur niveau de qualité sont des enjeux cruciaux.
Nous savons que c’est l’usage qui crée l’innovation, aussi sommes-nous attentifs à la mesure des résultats obtenus. Citons parmi eux : la baisse du taux d’absentéisme, la réduction de la consommation de soins… et en corollaire, la réduction des tarifs.

Q : Quels enjeux voyez-vous pour les Groupes de Protection Sociale ?

T.S. : Je pense à trois enjeux de natures différentes : le premier est celui de la nécessaire clarification de la gouvernance entre les activités « retraite complémentaire obligatoire » et les activités « assurance » de nos groupes. Le second enjeu concerne les ratios de solvabilité et donc, les fonds propres des GPS.
Enfin, j’ai la conviction que la réussite de toute entreprise se mesure d’abord à l’aulne de la confiance de ses collaborateurs et de la satisfaction de ses clients, ceci est vrai aussi pour nous GPS.

Thomas SAUNIER, Directeur Général, Groupe Malakoff Médéric

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