Santé : La FNMF épluche le programme de François Fillon

A l’occasion du lancement du site placedelasanté.fr, la Mutualité Française a mis le nez dans les programmes des candidats déclarés à l’élection présidentielle. Elle livre ainsi son chiffrage des mesures proposées par François Fillon.

Jeudi 1er décembre, la Mutualité française dévoilait son site participatif baptisé placedelasanté.fr créé en partenariat avec Fondapol, Terra Nova et la Fondation Jean Jaurès. A quelques mois de l’élection présidentielle, il s’agit pour la fédération de « décrypter les programmes en matière de santé ou de protection sociale et d’interpeller les candidats ». Parmi les candidats déclarés, François Fillon est sans conteste celui qui aura le plus cristallisé le sujet des dépenses de santé. Depuis l’entre-deux tours, son programme, sur ce point, est largement commenté, notamment par l’actuelle ministre de la Santé.

20Mds d’euros d’économie pour la Sécurité sociale

Selon la Mutualité française, les mesures proposées par François Fillon permettraient à la Sécurité sociale d’économiser quelque 20 milliards d’euros en se recentrant sur les risques lourds et en laissant « la bobologie », comme l’a exprimé François Fillon, aux complémentaires santé. Un chiffre identique à celui avancé par l’Institut Montaigne qui avait chiffré les programmes des candidats à la primaire de la droite et du centre.

Selon ce dernier, présidé par Henri de Castries, un proche de François Fillon, la réforme des dépenses de santé prônée l’ancien Premier ministre permettrait de dégager 20Mds d’euros d’économie, « en plaçant l’augmentation de la dépense ‘sensiblement’ sous 2 % et une réforme ambitieuse de la carte hospitalière ».

La FNMF pousse le raisonnement plus loin. Selon la fédération, 20Mds d’euros c’est la somme qui serait donc transférée aux ménages ou aux complémentaires. « Ce coût supplémentaire représenterait 300 euros par personne et par an, soit 1.200 euros pour un couple avec deux enfants ».

Reste que le retour à l’équilibre des comptes de la Sécurité sociale engendrerait une baisse mécanique des prélèvements obligatoires qui passeraient de 44,5% à 43,8% estime la Mutualité. Rappelons que l’essentiel du financement de la protection sociale en France s’appuie sur les revenus du travail. Les cotisations sociales représentent ainsi environ 60% des ressources. Viennent ensuite les Impôts et taxes affectées (Itaf) pour environ un quart. Y figurent notamment la CSG, la CRDS, ou encore la TVA sur le tabac. Le solde est comblé par des contributions publiques.

L’impact de la suppression du tiers-payant généralisé

La FNMF s’attarde par ailleurs sur la suppression de la généralisation du tiers-payant soutenue par François Fillon. Sur les seuls médecins, la somme à avancer par les patients serait de 41 euros par personne par an et 165 euros pour un couple avec deux enfants. En extrapolant une suppression totale, y compris sur le champ de la pharmacie, les avances sur les mêmes profils grimperaient respectivement à 163 euros et 652 euros par an.

Enfin, sur la suppression de l’Aide médicale d’Etat (AME) remplacée par un autre dispositif, l’Aide médical temporaire, la Mutualité souligne la difficulté « d’évaluer l’économie potentielle ». Elle souligne toutefois que l’AME représente 765M d’euros par an, dont 40M au titre des soins urgents.

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